Ne pas chercher dans Out, premier film slovaque, de grandes prouesses narratives. Ce road-movie intérieur se caractérise plutôt par une suite de scènes assez souvent cocasses qui délimitent le paysage psychologique de son héros, tout juste chômeur en Slovaquie et qui tente de rebondir en Lettonie ou peut-être même de trouver un nouveau sens à sa vie, lui qui n'avait jamais vu la mer et qui se repaît de la Baltique. Ce sont les rencontres qui donnent son rythme au film : la propriétaire d'un lapin empaillé, une femme atrocement siliconée, des hommes nus dans un bar, etc. Le ton est à l'absurde, dans une veine qui rappelle quelque peu le cinéma tchécoslovaque de la fin des années 60. Le propos peut sembler un peu court mais le mélange des langues parlées et les thèmes qui affleurent (l'immigration, le nationalisme) confèrent à Out un arrière-plan pas négligeable comme par exemple chez un Kaurismäki. Les partis pris esthétiques, très affirmés, dans un environnement qui réduit l'homme à sa petitesse, contribuent à rendre le film agréable et relativement captivant même s'il ne s'y passe presque rien.