Loup y es-tu?

On ne le dit jamais assez : parfois les histoires les plus simples sont les plus efficaces. Néanmoins, il faut être honnête cet adage ne fonctionne pas à tous les coups, loin s’en faut. Et pourtant celle de « Out come the wolves » était plus que prometteuse. Jugez plutôt : une femme et son futur mari partent en weekend en chalet avec le meilleur ami de celle-ci pour qu’elle lui présente son futur époux et une partie de chasse est organisée pour nouer les liens sauf que des loups vont être de la partie. Unité de temps (le fameux weekend), unité de lieu (un huis-clos à ciel ouvert entre le chalet et la nature forestière environnante) et seulement trois personnages auxquels on rajoutera la meute de loups qui fait partie à part entière de l’histoire et servira de levier de type animal pour exacerber les tensions de type humaines. Un peu comme peuvent le faire les films de type survival sérieux avec des animaux qui prennent en chasse des personnages tels que « Crawl » ou « Vermines » voire même les aliens dans la saga éponyme. Mais il faut avouer que les fameux loups, bête ô combien fascinante et crainte dans les temps anciens, sont rarement utilisés au cinéma hormis peut-être dans « Le Territoire des loups » avec Liam Neeson ou les films de loups-garous. Malheureusement, sur ce pitch à la fois basique et intrigant, Adam McDonald fait le strict minimum sur tous les plans.

« Out come the wolves” se résume uniquement, mais vraiment uniquement à cela. Le film est très court (à peine une heure et vingt minutes) et n’a donc pas le temps de développer grand-chose. Il aurait tout aussi bien pu (et dû) prendre le format du moyen-métrage. Certes il n’y a pas de remplissage, on pas le temps de s’ennuyer mais il ne fait donc que deux petites parties très concises et éphémères : celle dans le chalet où les trois personnages font connaissance et où on sent poindre les futurs tensions et oppositions et celle de la partie de chasse où des loups impromptus vont venir troubler la fête. Les acteurs jouent correctement mais manque forcément de matière à jouer et leur description et profils respectifs restent bien trop sommaires pour qu’on s’y attache. Quant à la partie de lutte contre ces canidés, elle réserve certes quelques moments intenses mais qui s’avèrent trop sommaires et trop peu spectaculaires pour tenir en haleine vraiment voire faire tressaillir le spectateur. Quant à la dynamique des trois personnages face à la menace, elle est prévisible et bien trop peu travaillée. En somme, une série B qui aurait pu être une petite bombe méchante et surprenante mais qui manque clairement d’ambition et de coffre. Aussi vite vu, aussi vite oublié.

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