Vacuité, violence et vanité

Le titre français est mal choisi (Garçonne) car Cebe est une petite fille, une vraie, qui suce son pouce, parle à son teddy bear et dort en chien de fusil. De fusil elle n'en a pas et pour se protéger de la violence des Hommes, alors ce sera Elvis son modèle. Modèle de liberté, de modernité et de transgression des normes. Et punk, c'en est une vraie aussi, elle emmerde le monde à la conquête de sa propre liberté et ça lui fait pas peur à Cebe. Non elle a peur de rien car elle est libre ou tout du moins elle le croit, elle lutte en tout cas, mais la réalité la rattrape, car la réalité nous rattrape toujours.
Caméra au poings, les prises de vues ne s'enchainent pas toujours de manière harmonieuse, à l'instar un peu de la dualité de l'adolescence, ce moment où on alterne brutalement et sans logique entre enfance et sauts dans le vide. La bande son va vite, très vite, sonne fort et met le corps en transe. En transe aussi vivent ces hommes perdus devant la vacuité de leur existence, face à leurs démons, tunnels sans fin. On sort groggy de ce film, sonné pour tenter, nous aussi, d'échapper à cette réalité. En vain.