Disposant d’une aura « culte », Out of The Blue est pourtant un des films les plus méconnus de Dennis Hopper. Pour cause, le film sortira dans une indifférence totale dans la plupart des pays, sauf en France, où il semble qu’il a été plutôt bien reçu, notamment lors de sa présentation au Festival de Cannes, où il fut salué. Le film se voulait, à l’origine, une suite d’Easy Rider, le premier film de son réalisateur, et manifeste de toute une génération hippie.

Si Easy Rider avait participé du lancement de ce mouvement cinématographique que les critiques nommeront le « Nouvel Hollywood », Out of the Blue peut-être classé parmi les films annonçant sa fin. Entre sa réalisation et celle de son illustre prédécesseur, beaucoup de choses se sont passées. Historiquement, les rêves hippies ont vite montrés leurs limites et la génération « Punk » entend bien se débarrasser de ce que furent souvent leurs parents. Du point de vue de son cinéaste, la décennie 70 n’a pas été fructueuse et l’acteur réalisateur a du essuyer plusieurs échecs et était d’ailleurs considéré comme un ringard. Tous ces éléments se ressentent grandement pendant le film.

Un jeune père conduit sa fille à l’école, mais étant en état d’ivresse, il percute le car scolaire et tue les enfants s’y trouvant. Pendant qu’il purge sa peine de prison, sa femme essaye de se reconstruire mais tombe dans la drogue et sa fille tente de se sortir de son ennui quotidien en adoptant la culture punk. A sa sortie de prison, malgré sa volonté de reconstruire sa vie, il sera constamment rattrapé par son passé.

Complètement désespéré, le film montre des personnages prisonniers d’un passé dont ils n’arrivent pas à s’extirper dans une Amérique désabusée où les anciens idéaux sont vite oubliés. La lucidité d’Hopper est fascinante : lui, illustre hippie signe un film punk où le final illustre parfaitement l’idée de ce mouvement : détruire la génération précédente qui a échouée et soi même en même temps, puisque qu’il n’y a pas de future (No Future). Aucun adulte ne semble trouvé grâce à ces yeux : ils sont soit pédophiles ou drogués.

Un film a découvrir.
ValM
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le 30 juil. 2014

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ValM

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