Faire un film tournant autour du misérabilisme nécessite tact, finesse et pourquoi pas une petite dose de grâce (à manier toutefois avec une grande prudence, attention à ne pas verser dans l'angélisme évangélique).
En tout cas, c'est un type de sujet qui demande un certain nombre de qualités dont "Out of the Blue" est dépourvu.

Cela dit, quand on sait comment Dennis Hopper s'est retrouvé à la tête du projet, on comprend déjà un peu mieux.
Embauché pour faire l'acteur, après de nombreuses années de beuverie et de drogues dures, Dennis se retrouve au canada et attend, comme le reste de l'équipe, que le tournage commence. Mais le réalisateur est largué. Les producteurs, affolés après trois semaines d'inertie totale, ne voient que deux solutions: tout arrêter ou demander à Hopper de reprendre le projet. S'il accepte, il devra boucler le tournage en 4 semaine et le montage en 3.
Dennis voit là l'occasion de se remettre en selle et accepte le deal.

En découle une série de scènettes plus ou moins réussies, plus ou moins bien enchainées, plus ou moins bien jouées (la mère, insupportable) et plus ou moins bien réalisée (le groupe sur scène, à la synchro son-image très aléatoire).
Tout y passe: alcoolisme, drogue, accident, fugue, tentative de meurtre, vol, tromperie, inceste, suicide (on attend avec une fiche de cocher le prochain thème de la déchéance abordé) avec un manque de conviction qui confine à l'ennui.

Trop dommage, avec le thème de Neil Young et son actrice principale, on aurait aimé adorer et vanter avec force ce bijou méconnu de la filmographie de Dennis Hopper.

Ce ne sera pas celui-là.
guyness

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