Après des superproductions comme le Parrain ou Apocalypse Now, Coppola surprit tout le monde en tournant ce film à budget réduit sur les bandes de jeunes des années 60, qui ne correspondait pas à ce qu'il faisait habituellement. Revenant à un cinéma plus intimiste, pour une histoire simple mais passionnante, il a su bien saisir l'esprit de ces teen-agers révoltés une décennie après l'époque de la Fureur de vivre, en pointant l'innocence, l'insouciance du lendemain, le désoeuvrement, l'amitié virile, la soif d'amour... autant de thèmes qui animent ces rebelles sans cause essayant de se forger une identité et un pouvoir.
La mise en scène, les éclairages étudiés et les décors donnent un ton que je qualifierais de romantique urbain, bercé par une BO rock, recréant un contexte, et surtout Coppola a le culot d'engager une flopée de jeunes acteurs encore pas trop connus, qui allaient éclater peu après, comme Patrick Swayze, Rob Lowe, Emilio Estevez, Diane Lane, Tom Cruise, Matt Dillon, Ralph Macchio ; Dillon sera d'ailleurs le héros de Rusty James tourné juste après, seul C.Thomas Howell (qui pourtant est ici considéré comme le personnage principal) ne saura pas négocier le succès de Outsiders (malgré un autre gros film, Hitcher) et végétera plus ou moins dans des TV-films de série B.