En parcourant les analyses et critiques, je ne parviens pas à me détacher d'une "sous-lecture" que je n'ai lue nulle part : celle de la schizophrénie. En effet, elle est rendue objective dans le film mais en raison de cette machination, alors que l'idée même de cette soi-disant machination correspond assez à l'univers infernal des schizophrènes, lorsque leur perception de la réalité quitte totalement l'univers du possible et du plausible. Le visage qui se déforme mais dont les autres ne voient pas la déformation (la scène de la discothèque est marquante sur ce point), est la marque d'une perception horrifique de soi-même, jusqu'à sa disparition. On voit bien que la réparation du visage est totalement aléatoire et que même dans les premiers temps de la chirurgie, les techniques étaient plus avancées. C'est la perception de César que l'on voit et non celle de sa prétendue chirurgie. Et quant aux moments où son visage redevient normal (visage dans le miroir, discotheque et lors de la scène du crime), cela se fait dans de brefs moments de lucidité. L'attitude de son meilleur ami dévoile bien aussi le comportement des autres qui s'agacent de le voir "délirer". Quant au psy, existe-t-il vraiment ou seulement ses paroles, n'est-il pas une part de son père ?
Je ne sais pas si l'auteur s'est exprimé sur ce point (je vais chercher) mais pour moi, l'aspect sf est totalement mineur, c'est celui-ci qui est dans l'imagination de César et non celui qui la provoque.
Pour le reste, très bon film à mon sens, équilibré, épuré, on ressent bien l'angoisse et l'enfer vécus par César.