Le début d' Overlord pourra apparaître amer aux yeux de certains. Car c'est la partie film de guerre qui l'ouvre, loin du grand spectacle viandard en mode zombie promis par la bande annonce. Peut être attendaient-ils une série décomplexée et hardcore, voire rigolarde d'entrée de jeu. Mais ils auront à ronger leur frein dans le noir de la salle. Même si ce qui y est proposé est loin d'être désagréable à suivre.
Car ce n'est presque qu'à la moitié de l'oeuvre que le fantastique surgit. Et encore, d'abord dans un râle bizarre, puis par une vision fugitive, par une porte entrouverte. Le procédé sera sans doute considéré comme gratuit, voire comme un élément purement fonctionnel d'un scénario qui cèdera plus d'une fois aux conventions du genre.
Mais par le biais de cette retenue initiale dans l'horreur, Overlord manifeste son aisance à poser une ambiance étrange et un embryon de suspens qui font que le spectateur ne décroche jamais du show, malgré quelques micro longueurs passées dans un village français sous le joug d'une occupation allemande caricaturale un peu malgré elle.
Mais une fois fréquentés les abords de cette église en forme de laboratoire où sont menées des expériences troubles, Overlord lâche les chevaux, se révélant, au cours de sa découverte, d'une générosité assez remarquable en matière de séquences dérangeantes et en viande (plus ou moins) fraîche. Le spectacle, quant à lui, est attendu mais assez fun. Troquant son attaque aérienne en plan séquence qui met immédiatement à l'aise niveau SFX contre des dégénérescences sanglantes et autres hypertrophies craspec, le film naviguera dans sa partie la plus attendue entre un pseudo Wolfenstein et une action à la Resident Evil assez bien vue et très bien filmée. Donc très loin de l'exagération fun d'un Planète Terreur aux furieux accents bis.
Gentiment malsain et assez gore dans son contenu, Overlord réussit l'exploit de ramener dans les salles obscures une vraie série B généreuse et pas trop mal friquée alors que son argument de départ l'aurait cantonné, en temps normal, aux limbes anonymes d'une distribution DTV en mode nanar dédaigné.
Overlord fera donc in fine plaisir au spectateur patient : de sa chute originelle à sa remontée des bas fonds d'une certaine idée de l'enfer (les deux en plan séquence), il se montrera plutôt généreux dans son approche d'un spectacle profondément B dénué de toute conception cynique en vogue de nos jours.
Et tandis que les maquillages sanguinolents paradaient de fort belle manière à l'image et que la maîtrise technique traversait quelques jolies scènes, le masqué n'a pu retenir plus longtemps un soupir d'aise et se dire qu'enfin, il renouait avec une certaine idée de la série B horrifique qu'il aime.
Ce qui est de plus en plus rare de nos jours.
Behind_the_Mask, ♫ nazi nazi, et vos idées font un B movie.♪