Oxana par Aurélien Boucher

Ukraine, 2008. La jeune Oxana et son groupe d’amies multiplient les actions, slogans peints sur le corps et couronnes de fleurs dans les cheveux, contre un gouvernement arbitraire et corrompu. C’est la naissance d'un des mouvements les plus importants du XXIe siècle : FEMEN. Réfugiée politique, artiste, activiste, Oxana franchira les frontières et militera sans relâche pour les droits des femmes et la liberté, jusqu'à risquer sa propre vie.

OXANA est un excellent film franco-hongrois retraçant la vie d'Oxana Chatchko, militante activiste féministe et artiste ukrainienne qui a permis la naissance du mouvement FEMEN.

L'histoire est excellente, retraçant les moments forts du combat d'Oxana, avec la narration où une partie se passe à Paris durant la dernière journée d'Oxana le 23 juillet 2018, où les souvenirs d'Oxana refont surface.

Le tout est vraiment excellent et prenant, avec le combat d'Oxana et du groupe FEMEN pour le droit des femmes et surtout contre le gouvernement arbitraire et corrompu de Poutine.

Et l'écriture du personnage d'Oxana est excellente, avec une sorte de cheminement christique jusqu'à son suicide du fait qu'elle est devenue à Paris un peu l'ombre d'elle-même (et aussi avec le message que la personne meurt, mais pas sa pensée).

Une excellente histoire faisant en plus écho au monde actuel (accentué par le conflit en Ukraine).

Le casting est excellent, avec en tête Albina Korzh qui est excellente et attachante dans le rôle d'Oxana, l'activiste féministe contre l'injustice en Europe de l'Est et véritable artiste. Et le reste du casting est très bon, notamment les amies d'Oxana également activistes qui sont attachantes.

Et la mise en scène de Charlène Favier (que j'ai pu rencontrer à l'avant première) est vraiment excellente, avec des images magnifiques visuellement avec la volonté de faire un tableau vivant digne des œuvres d'Oxana. L'esthétique est superbe, avec le coté froid d'Europe de l'Est (avec en plus la scène où Oxana et deux de ses amies sont capturés et laissées nues par les autorités en Biélorussie) et le coté plus chaud et vif des scènes à Paris. Et les scènes visuelles sont superbes, comme la scène de la piscine avec la caméra placée entre l'eau et la surface, la scène où Oxana recouvre son corps de peinture, ainsi que les scènes avec la lumière épileptique, notamment celle de la boite de nuit.

Et la musique est superbe.

Un excellent film et un excellent hommage à Oxana.