"Lorsque la survie, la fuite ou les prières ne suffisent plus, il ne reste que la lutte pour se redéfinir et affirmer tout son être. C’est dans cet état d’esprit que l’artiste ukrainienne Oksana Chatchko a donné naissance au mouvement des Femen. Aujourd’hui encore, les droits des femmes sont plus que jamais menacés au XXIe siècle et Charlène Favier, révélée avec son premier long-métrage Slalom, délivre avec Oxana un nouveau portrait de femmes en quête de justice et de résilience. La cinéaste utilise la toile pour y peindre les émotions et l’histoire d’une authentique icône, à la fois vulnérable, indépendante et révolutionnaire."
"Douée depuis son enfance pour l’illustration d’icônes religieuses, la jeune femme met à profit ses talents pour transformer le corps féminin en œuvre d’art. Et toute œuvre délivre un message. C’est l’aspect poétique d’Oxana qui ressort de ses réalisations et de ses idées avant-gardistes, bien avant que le mouvement MeToo ne s’installe durablement dans la société contemporaine. Elle était la plus entreprenante dans ses actions, où la forme compte autant que le geste de se dévêtir. [...] L’isolement d’Oxana est un élément qui sert à la compréhension du personnage. Ce qui démarque cette nouvelle œuvre de Favier avec ses précédentes, c’est le fait d’explorer la psyché de son héroïne avec beaucoup plus d’onirisme. Les symboles christiques sont assimilés par le regard et le jeu subtil d’Albina Korzh. C’est une aura de pureté qui se dégage d’elle et la mémoire d’Oksana Chatchko est sublimée à l’écran, comme si on empilait plusieurs mosaïques pour alimenter la narration."
"C’est dans un contexte sous pression, où l’on rejette aussi bien son art que son histoire, que Charlène Favier étudie les réactions de l’artiste dans un second temps. Une étude qui s’achève par une tragédie qu’elle stylise par respect à celle que l’on peut s’identifier de bien des manières, car « tout le monde peut se déclarer Femen ». Tout le monde peut incarner une idée. Oxana constitue ainsi une lutte ouverte pour les droits des femmes et un portrait solennel d’une artiste qui avait tout pour briller, mais qui a choisi de repeindre les ténèbres pour se sentir vivante et libre."
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