Elle est enterrée vivante, elle n'a que 24h pour être retrouvée. Pour survivre dans Oxygen, écoutez Mickey 3D : "Il faut que tu respires, c'est demain que tout empire." On sent l'héritage de Seven, mais cela n'asphyxie pas forcément Oxygen, qui repose moins sur son intrigue que sur le bras-de-fer étouffant d'une inspectrice (Maura Tierney, très en forme) et d'un tueur en série narquois (Adrien Brody, joyeusement odieux) pour arriver à savoir où ce dernier a enterré une femme vivante. Le film ne réinvente pas l'eau chaude, mais il est assez facile d'avoir envie de passer l'écran pour étrangler ce meurtrier qui enchaîne les jeux de mots vaseux, fait volontairement perdre du temps aux flics, cabotine au nez de l'inspectrice dont il met la vie intime à nu... On se prend au jeu, jusqu'à un
jumpscare final
qu'on voit venir à cents mètres (mais qui a très bien fonctionné quand même : sacré bond), et un dernier tour "de petit malin" du tueur,
jusque dans la tombe, qui met nos nerfs à rude épreuve (oui, on a craqué : "MAIS TIRE !"),
un climax qui ne déçoit pas l'attente qu'on en avait. La mise en scène est soignée, le rythme suit bien, l'addiction pour Houdini est un mystère narratif qui ressemble à de la caractérisation clichée de son tueur, mais permet au moins d'en comprendre très facilement les névroses, l'amusement malsain à manipuler son public, l'art du spectacle qui prime sur les risques du métier... Oxygen n'est pas le polar "à la Burried" (le côté "tombe", on ne le voit jamais), au profit d'une confrontation entre flic et tueur à l'extérieur (pas vraiment le film que vend le titre et l'affiche, la promo est à côté de ses pompes, même si le réel film n'est pas du tout désagréable pour autant), qui doit tout aux jeux "badass contre petit c.." de ses deux acteurs principaux.