Une coupure d'oxygène

Je ne suis pas un expert de la filmographie de Alexandre Aja et encore moins un fanatique des projets filmiques qu’il a pu produire depuis les débuts, mais j’ai quand même de bons souvenirs avec certaines des œuvres devenus cultes dans sa carrière comme Haute Tension en 2003 ou encore La Colline à des yeux en 2005 qui sont pour moi de bonne référence dans le genre horrifique/gore. Je me suis donc laisser tenter par son dernier long métrage en date qui m’a plutôt intéressé par son synopsis et son antagoniste Mélanie Laurent que je découvrir pour la première en pleine performance artistique.

Que veut cette dernière œuvre de Monsieur Aja en date ?

En matière d’aspect narratif, on est clairement dans une inspiration de différents films à grand succès critique et commercial. Alien, Gravity ou encore Psychose sont des sources d’influence pour lui et se mélange parfaitement avec son dernier projet. L’histoire ne casse pas 3 pattes à un canard, mais elle arrive tout de même à garder en haleine son ambiance sur le long terme. Le récit avance avec un rythme plutôt lent et monotone par phase. J’avoue être victime à plusieurs moments de bégaiement, surtout lors de moment plutôt inefficace et sans grand intérêt scénaristique parlant. Mais passez certaines parties inutiles, on reste quand même dans un scénario désirable dans savoir plus, malgré la facilité de poursuivre son récit avec des gestes et postures plutôt classiques.

En matière de montage et de découpage, on suit une structure conventionnelle et en parfait harmonie avec l’ensemble des suites de plans qui s’enchaînent sans aucun désagrément ou problème de compréhension. La caméra privilégie une action qui suit l’apesanteur, que d’êtres en plein mouvement qui ne rapporteraient de toute façon aucun intérêt artistique. C’est doux et chaleureux par moment et par d’autres la tension et la phobie prennent le dessus sur l’individu qui pose les bases d’une atmosphère proche d’un thriller psychologique.

L’esthétique est mon petit coup de cœur du film, étant un fanatique de la science-fiction et de technologique en tout genre, je suis tombé amoureux de l’atmosphère que pose Aja dans son projet futuriste, même si celui-ci reste dans une infâme partie que peux produire ce genre tant aimé des cinéphiles, j’en reste malgré tout époustouflés par le travail fourni sur l’ambiance sonore et visuelle de l’œuvre. La colorimétrie est bien maîtrisée, ainsi que la photographie qui est vraiment somptueuse et tout cet ensemble de choses nous fournissent un parfait pot-pourri qui reflète un décor plus que satisfaisant. Les gros plans, ainsi que les plans généraux et d’ensemble qui domine le projet offrent ce qui manque pour que cette harmonie produise un effet de style de toute beauté.

Mélanie Laurent représentant réellement le seul vrai personnage actif devant l’écran, offre une très belle performance artistique, malgré les récentes critiques que j’ai pu lire sur la toile la concernant. Je trouve que son jeu d’acteur est loin d’être affligeant pour les spectateurs et bien au contraire, remonte la pente glissante que pouvais nous offrir les derniers acteurs en date et bien entendu je ne cible que certains et non un groupe d’individus.

La partie musicale coordonne avec une parfaite union de l’esthétique et de son ambiance sonore ainsi que des bruitages réalistes qui procure un pur plaisir pour le tympan. Ici encore, l’inspiration est grande et le faîte d’inoculer les plus grands sans plagié est parfaitement possible et de même proposer sa pâte musicale franchement sympathique.

En conclusion, Oxygène propose une soupe d’une approche artistique plus européenne que hollywoodienne. On est loin d’un sentiment voulant représenter un Blockbuster, mais plutôt dans une fréquentation sentimentale et harmonieuse qui touche plus précisément un public mature qu'un public enfantin. Ce projet filmique a réellement pour but de projeter un genre reconnu plus loin que dans sa normale et de prouver que celui-ci n’est jamais réellement acquis. Alexandra Aja dans sa quête d’auteur et fan de *Science-Fictio*n à l’extrême, propose une expérience qui vaut le coup d’œil, même si ce n’est pas parfait sur de nombreux points, il en reste tout de même un long métrage qui mérite sa chance dans son format d’une heure quarante pleinement suffisante.