Le matraquage publicitaire a deux effets aussi pervers l’un que l’autre : faire crier au génie une foule peu regardante ou faire hurler à la surévaluation les cinéphiles à qui « on ne la fait pas ».
« Oxygène » n’échappe pas à la règle et, comme toujours, il faut faire la moyenne pour approcher de la vérité. Ce n’est ni un navet ni un chef d’œuvre, plutôt un film moyen, gentil exercice de style pour soirée paresseuse.
On doit tout de même avouer qu’il y a des facilités dont l’utilité est de hérisser les synapses des esprits tendres. Les rats de laboratoire se vengeant de leur supposée ( chuttt !) persécutrice sont placés régulièrement dans la box pour effrayer le chaland. Pitoyable procédé pour les amis des bêtes qui aiment ces bestioles intelligentes…
Autre facilité : le Requiem de Mozart, redondant, en médiocre transcription pour piano - pour bien nous mettre dans l’ambiance et qu’on comprenne qu’attention, la mort rode ( enfermé dans une boîte avec un taux d’oxygène qui baisse inexorablement, on aurait pu mettre Johnny Hallyday en bande son, ça aurait eu le même effet… ) Bon, les connaisseurs et les latinistes apprécieront quand même le message «Lacrimosa dies illa, qua resurget ex favilla judicandus homo reus. Huic ergo parce Deus. Pie Jesu Domine, dona eis requiem » clin d’œil ironique à la situation et rappel émouvant des dernières notes écrites par Mozart qui n’a pas achevé son Requiem et qui n'a même pas eu la chance, le pauvre, de se retrouver dans une boîte.
Le reste, ça passe, à condition de ne pas connaître les réussites du genre, en particulier l’impressionnant film danois « Exit » où il y a quand même plus d’action car ils sont trois dans le caisson ( mais sans rats, et sans bras robot piqueur qui ressemble à un serpent, brrrrrr...)
Alors, voir « Oxygène » ou ses concurrents directs en terme de qualité : " Burried" ou « Tunnel », pourquoi pas, si vous devez occuper des petits neveux bruyants ou des petits-enfants les jours de pluie à la campagne.