Fort de son côté sensoriel dicté par l'enfermement en espace très réduit (seuls les très nombreux flashs back viendront briser cette sensation), le film coche vite toutes les cases du film de confinement, mêlant à son intrigue une épidémie mortelle, une assistance médicale régulièrement menaçante et quelques souvenirs masqués, qui viennent compléter le tableau faisant écho à notre quotidien (avec en prime les souvenirs de la vie d'avant). Un postulat sympathique, mais qui sonne chez netflix comme un gadget rajouté sur un scénario finalement moyennement immersif (la protagoniste passe beaucoup de temps à poireauter, mais sous tension) qui offre finalement beaucoup trop de révélations dans ses 20 dernières minutes. Si les fans de huis clos statique existent (ceux qui ont aimé Buried ou kill bill 2, manifestez vous !), alors ce film leur est destiné et offre quelques retournements inattendus pouvant justifier le visionnage. Les autres seront plus ou moins convaincus par le surplace (l'esthétique annonce le revirement SF dès le départ) et certains retournements.
Le clonage, ultime révélation qui nous amène sur le terrain du transhumanisme... très bien vécu finalement par l'héroïne et nouvelle chance pour notre couple durement touché au cours des souvenirs terrestres).
Le résultat ne montre aucun défaut visuel, mais contient des anachronismes (les bébêtes d'Aja, qui ici ne rajoutent que peu à la claustrophobie du huis clos (mais bon, cela fera peut être crier quelques spectateurs, il a voulu essayer de rajouter un peu de bis)). Mélanie Laurent tente d'enrichir sa palette émotionnelle et y parvient globalement (elle pleure beaucoup). Mais son personnage de doctoresse froide force assez peu l'empathie, un problème de taille pour un survival où la menace... ne fait pas très peur même avec la mort au bout. En résulte un film propre et sans bavure, mais qui peine à maintenir la tension sur la durée avant de caser beaucoup trop d'actions dans sa dernière partie. Une structure qui rappelle beaucoup son précédent Crawl, qui jouissait d'une meilleure exposition et d'une menace nettement plus consistante (entre une suffocation et un croco enragé, franchement, personne n'hésite). Pas terrible, mais c'est quand même plus présentable que mirrors.