Union Pacific fait partie de ces films sortis en 1939 qui inaugurent la fin du règne des séries B du western. L’année 39 voit le déclenchement de la seconde guerre mondiale en Europe. Dans ce climat d’insécurité, l’Amérique sent le besoin de se fortifier en renforçant sa légende, son nationalisme et ses valeurs patriotiques. Union Express participe à ce grand mouvement en racontant l’avènement du chemin de fer en Amérique. Cecil B. DeMille a clairement reçu de grands moyens pour réaliser ce film. Les figurants sont nombreux, les décors imposants. Il a pu réaliser ainsi un film à la gloire de l’Amérique.
Union Pacific nous entraîne dans la grande histoire de la construction du chemin de fer sur plusieurs milliers de kilomètres, qui fut le projet de Lincoln. Elle fut réalisée par deux compagnies ferroviaires : l’Union Pacific qui partit de l’Ouest en direction de l’est et la Central Pacific qui partit de l’Est en direction de l’Ouest. Les deux compagnies devant se rejoindre. Cette histoire avait fait l’objet d’un film d’un autre très grand réalisateur : John Ford, au temps du cinéma muet : The Iron Horse. Ce film était déjà produit par la Paramount Pictures. Elle a aussi inspiré la BD de Lucky Luke Des rails sur la prairie.
Union Pacific nous raconte les tentatives de la Central Pacific pour ralentir la compagnie rivale et gagner ainsi davantage d’argent. Cet aspect de l’histoire est fictionnel. Il n’était pas forcément nécessaire car la véritable histoire était suffisamment intéressante en elle-même.
Un triangle amoureux vient étoffer le scénario, impliquant deux amis qui en outre ne se trouvent pas du même bord : Jeff Butler chargé de faire la police et de mettre fin aux désordres causés par la Central Pacific et Dick Allen embauché par la Central Pacific pour retarder l’Union Pacific. Au milieu des deux : Mollie, une fille au caractère bien trempé. Comme c’était déjà le cas dans The Iron Horse, cette intrigue amoureuse n’apporte pas grand chose à l’histoire.
Union Pacific comporte tout un panel de personnages secondaires dont les plus intéressants sont les deux « gorilles » irlandais : Leach, et Fiesta qui manie le lasso comme d’autres appuient sur la gâchette.
Union Pacific nous offre quelques bonnes scènes : la bagarre dans le train au moment où Jeff Butler commence à remettre de l’ordre; les deux scènes de déraillement du train, l’une due à une attaque d’indiens, l’autre due à un incident; la confrontation entre Jeff et Duke Ring.
Ce western qui convoque : bisons, indiens, bagarres, « méchants », cavalerie, dans un rythme soutenu et porté par de bons acteurs fait partie des classiques à connaître. Le succès qu’il rencontra garantit à Cecil DeMille un contrat de 4 ans signé par la Paramount Pictures et lui laissant toute liberté pour la réalisation.