Pacific Crime

La bande son n'a aucune marque particulière, elle n'est pas épique, romanesque, aquatique ou, on aurait pu l'espérer, robotique. Personne ne s'en souviendra en sortant de la salle et ne sera donc capable de la fredonner en se frictionnant les valseuses dans la chaleur salvatrice de son bain. La bande son étant souvent à l'image du film qu'elle accompagne, on est d’emblée en droit de s’inquiéter, c’est fade.

Le mot scénario me semble être un terme un peu trop profond pour caractériser l’histoire de la plupart des Blockbusters. Une ébauche, un embryon, une idée, certes, un scénario pour une pub légo, un film porno ou une série Z, à la rigueur, mais un scénario de Blockbuster, il ne faut pas exagérer. District 9 a un scénar, Terminator a un scénar, Jurassic Park a un scénar, Pacific Rim a deux idées s’inscrivant dans la brèche temporelle de Godzilla. (Les robots géants combattant des monstres depuis mathusalem dans Evangelion, je ne le compte pas dans la case idée scénaristique mais dans celle des copier-coller retouchés sur hollywoodshop.)

La première idée est sympatoche : Il faut deux pilotes pour assumer la charge psycholo-technologique d’un robot géant !

La seconde idée pourrait être sympatoche : La faille envoyant inexplicablement des Kaijus depuis 666 films de Goszilla et Mothra viennent en fait de vilains extraterrestres échappée d’indépendance Day...
Mais en fait non, ça fais chier, on s’en foutait de savoir d’où venait les Kaijus du moment qu’ils continuaient à venir, maintenant on sait qu’ils sont envoyés par des pauvres généticiens Roswell en carton, maintenant on sais que ces monstres atypiques de Kaijus sont de sinistres clones, et n’ont donc aucunes personnalités, et sont re-donc en parfait accord avec leur bande son : Fades. Mais pire que tout, grâce à cette foutue idée de merde, super blond est sensé avoir réglé ce problème de faille interdimensionnelle, donc quand les monstres reviendrons dans Pacific crime 2, on va encore se taper une idée à la con pour rattraper le fait qu’on ne détruit pas une civilisation de généticiens Roswell en carton avec une seule petite bombe-robot-nucléaire.

Ce foutu scénario est bourré d’inepties, une vrai comédie sur les séries Z, la seule chose sûre c’est que je suis incapable de toutes les relever sans écrire un bouquin : quand il faut le code génétique des Kaijus pour entrer dans la faille interdimensionnelle mais pas en ressortir, quand une héroïne est capable de nager avec une armure, quand les Jaegers fonctionnent tous avec une pauvre batterie à pile pouvant disjoncter sauf celui des héros qui a évidement une inébranlable dynamo nucléaire, quand les deux champions de l’humanité font combattre leur Jaeger aux poings et rayons plasmas pendant des plombes sans que ce soit efficace et sont sur le point de s’auto détruire parce que :
- On a tout essayé !
- Non !! Il reste l’épée tronçonneuse !!!
Quand on abandonne le programme Jaeger pour construire un mur de la vie en brique rouge, quand le simiesque Ron Perlman peu ressortir intact du ventre d’un bébé Kaiju crachant de l’acide, quand il n’y a rien qui tient la route si ce n’est les effets numériques, on est une blague rendant hommage aux séries Z ou on mérite de se taper un 3 sur sens critique.

Le casting se résume en un jeu de mot merdique : cacasting. Le copinage à peut-être mis le directeur de casting au chômage, ou Del Toro a embauché un aveugle pour s'en payer une bonne tranche, ou les majors ont imposé leurs idoles, ou ce putain de milieu cinématographique part grave en couille, le résultat est le même : je commence à en avoir pleins le cul de cette nullité ambiante.

C’est certainement pour cela que je ne mets pas 3. J’ai aucun point de comparaison moderne positif. Je nage dans un océan de bouses cinématographique, Guillermo Del Toro joue allègrement avec des robots et des monstres géants et je suis incapable de prendre mon pied. Chaque scène sortant du cadre numérique est une torture ou presque (Les clichés humoristiques de Ron pépère-man et des scientifiques vous arraches facilement des rires), la seul différence de notation entre mon 6 de Pacific Rim et mon 3 de Man of Steel réside dans le nombre de scènes numériques, car contrairement à superman, toute cette fiente enveloppant Pacific Rim de son haleine putride est secondaire, les scènes phénoménales onts la part du lion.

J’espère néanmoins qu'un beau jour, John Mc Tiernan sauvera les réals de Blockbusters de la mort cérébral hollywoodienne, parce que là, quand même, c’est mal barré…