Coquille vide d'ennui et de longueurs

Je pense que Pacifiction est le film le plus ennuyeux que j'ai jamais vu. Pas le plus mauvais, le plus nul, le plus détestable, non, le plus ennuyeux. C'est sans doute un peu le but du réalisateur, et ça marche très bien. Mais l'ennui entant qu'expérience volontaire n'a d'intérêt que jusqu'à un certain point. Je pense qu'ici, on est clairement dans l'abus, voire dans la déconnexion avec un éventuel public, qui témoigne d'une certaine forme de masturbation intellectuelle dans laquelle certains monomaniaques du contemplatif pourraient se complaire.

C'est assez bien foutu, mais chiant et moche. La photographie est digne d'une carte postale des années 80 et les plans sont très très longs, trop longs, à se tortiller dans son fauteuil de frustration. À part Benoît Magimel qui joue très bien le mec qui a rien à dire mais qui te bousille les oreilles de platitudes, les acteurs ont moins de charisme que des répondants à un micro trottoirs sur les soldes au JT de RTL.

Ce film est intéressant artistiquement parlant, au niveau expérimental, dans un laboratoire, pour les courageux qui osent prendre le temps de s'y essayer, mais il ne doit pas en sortir pour être aux yeux du grand public.

Oui, je suis dur et catégorique, mais je me suis vraiment, vraiment, vraiment fait chier. Et j'ai du coup pas du tout envie de mettre les pieds à Tahiti (si c'est bien là que ça se passe, parce que c'est précisé nulle part dans le film je pense.)