Les fêtes de fin d'année ont sur moi ce que j'appelle l'Effet Haribo. Le temps d'une petite quinzaine de jours, je retourne au stade de l'enfance, je m'émerveille pour un rien, je bondis dans les rues tel un cabri en rut, bref, je suis niais à m'en faire pousser des tresses et à en péter un arc-en-ciel. Entre deux programmes que la morale réprouve, je pose donc sagement mes mirettes et mon derrière devant des productions inoffensives et mignonnes, pleines de bons sentiments et d'espoir, avant de redevenir le gros connard que je suis le reste de l'année. Non je déconne. Je suis adorable du 1er janvier au 31 décembre.
Mis en scène par Paul King, Paddington est donc tiré de la série de livres rédigés par Michael Bond, ouvrages dont je ne conserve aucun souvenir. Je ne saurais donc dire si l'adaptation est fidèle ou non. Dans tous les cas, le scénario de Paddington ressemble à 99 % de ce qui se fait dans le genre, reprenant le canevas de films tels que Harry and the Hendersons ou Stuart Little, avec toute la panoplie qui va avec.
Aucune surprise du côté de script, construit autour des gaffes d'un ourson pour le moins attachant et pas trop mal numérisé (même si j'aurais personnellement préféré un bon vieux costume, mais bon...) évoluant autour de personnages affreusement stéréotypés, allant du père de famille bougon à l'ado ingrate, en passant par la mère artiste et la grande méchante caricaturale. Le casting, solide, fait le boulot, convoquant Sally Hawkins, Hugh Bonneville, Jim Broadbent et même Nicole Kidman venue cabotiner comme à son habitude. Ben Whishaw de son côté, prête efficacement sa voix au héros poilu.
Prévisible et convenu, Paddington surprend cependant dans sa forme, Paul King faisant preuve d'une certaine inventivité dans sa mise en scène. Même chose en ce qui concerne le ton, décalé et utilisant un humour bon enfant et efficace. De quoi rendre un peu plus digeste cette production calibrée et peu mémorable, mais qui rempli son contrat tranquillement en attendant de coucher les gamins.