Douzième western mettant en scène par Clint Eastwood, Pale Rider est le genre de film qui ne révolutionne pas le genre (le film étant lui-même un remake inavoué de L'Homme des vallées perdues réalisé en 1953 par George Stevens) mais surprend néanmoins par plusieurs points autrement positifs. En premier lieu, il est l'un des rares westerns revenant dans les années 80 avec Young Guns et la mini-série "Lonesome Dove". Le genre étant depuis longtemps assimilé au western-spaghetti ou aux comédies burlesques, Eastwood prend le pied sur la nouvelle génération et signe dès lors et contre toute attente l'un de ses plus beaux films...
L'acteur-réalisateur revêt donc son éternel costume de cow-boy solitaire et salvateur, héros au grand cœur franc-tireur et à la langue pas fourchée. Il délaisse en revanche son habituel côté « bad boy qui ne sourit jamais » et s'improvise ici pasteur, aidant une famille à se débarrasser de cavaliers brutaux et intéressés qui mettent une forte pression envers ces pauvres miniers travailleurs. Parmi ces mauvais garçons, on notera la présence du regretté Chris Penn, des atypiques John Russell et Billy Drago ou encore du gigantesque Richard Kiel, mémorable « Requin » dans les James Bond L'Espion qui m'aimait et Moonraker avec Roger Moore.
L'histoire, bien que peu originale voire même basique, reste quant à elle diablement touchante et sincère, magnifiquement mise en scène par un Eastwood inspiré, restant prenante du début à la fin. Malgré la quasi-absence de musique, le rythme reste haletant, Eastwood ne s'attardant pas sur des longueurs inutiles et dynamise avec brio un long-métrage inattendu, un excellent western dont les références bibliques omniprésentes confèrent à celui-ci un aspect quelque peu fantastique passionnant, loin des westerns-spaghettis des années 60/70 et plus proche de L'Homme des hautes plaines, son chef-d’œuvre réalisé presque dix ans plus tôt. Un avant-dernier western magnifique donc pour Eastwood, qui nous dévoile une fois de plus une nouvelle facette de son talent.