A vrai dire et à première vue, ce « Palmer » ne paye pas de mine. Du sujet au contexte en passant par les thématiques empruntées, on a l’impression d’avoir déjà vu ce genre de films mille fois, tout comme rien ne va nous surprendre dans le cheminement bien tracé qu’il suit. Et bien on se trompe et c’est bien la preuve que la simplicité et l’humilité font parfois bon ménage avec une œuvre réussie, aussi mineure et anecdotique semble-t-elle au premier abord. Certes, on n’est pas vraiment estomaqué par ce drame mais il ne fait aucune sortie de route et nous prend aux tripes et au cœur durant près de deux heures. Au final, c’est aussi touchant qu’ont pu l’être d’autres œuvres mettant en scène la rencontre entre un homme blessé et un enfant pas comme les autres. On se souvient du récent et mésestimé « Mary » avec Chris Evans ou du classique « Un monde parfait » avec Kevin Costner. Et bien « Palmer » est peut-être moins émouvant ou déchirant que ces deux exemples mais tout aussi réussi et intéressant, mais en mode mineur. En effet, ici on évite tout pathos et on reste dans la pudeur et ce que le film perd en émotion, il le gagne en véracité des sentiments. A une ou deux séquences près, cette retenue est plutôt rare pour ce genre de films dramatique et c’est tout à son honneur.
La sobriété de l’ensemble se répercute même sur l’interprétation et Justin Timberlake, plutôt rare au cinéma ces dernières années, trouve là l’un de ses meilleurs rôles. La sobriété de son jeu va parfaitement avec celle du long-métrage. Face à lui, le jeune Ryder Allen ne démérite pas et livre encore une fois une de ces prestations dont les jeunes enfants ont le secret. Et le fait de faire de ce petit garçon un bambin préférant jouer à la poupée qu’à la guerre donne une certaine originalité à « Palmer », en plus d’une profondeur inattendue. Sans plonger dans la théorie du genre mais en rendant les choix de cet enfant comme aussi valables que d’autres, cela donne une belle valeur ajoutée au film. Le rapport entre ces deux êtres que tout oppose va aller crescendo, naturellement, de manière réaliste. Ils vont s’attacher l’un à l’autre et nous, spectateurs, à eux. Quant au contexte ce trou perdu de Louisiane, il est bien rendu. Ses habitants comme ses rues désolées sont montrés sans cliché et la tristesse de ces lieux est inversement proportionnelle à la chaleur des sentiments exprimés. « Palmer » est donc une belle surprise, un petit film inattendu et beau pour un drame tout en simpicité.
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