Palmer cache bien son jeu. Car sous ses apparences de mélodrame fait à la va-vite, au scénario attendu et aux personnages tirés vers les clichés, se cache une ode à la tolérance et un regard sur l'identité de genre plutôt surprenant. Palmer, un homme tout juste sorti de prison et désireux de revenir sur le droit chemin, retourne chez la vieille dame qui l'a accueilli étant plus jeune. C'est là qu'il fait la rencontre de Sam, le petit garçon solitaire de la voisine toxico, qui aime passer son temps à s'habiller en princesse, à regarder des dessins-animés avec des fées et à jouer à la poupée. Malgré une première approche réticente, l'attache se crée jusqu'à nouer une relation fusionnelle... De prime abord, Palmer regorge d'archétypes qui le rendent prévisible. Mais dans ce cadre d'une Amérique sale et rude, l'intrigue se révèle étonnamment agréable et d'actualité, et ce, grâce à un casting performant et sincère. Justin Timberlake est bourru mais authentique dans ce personnage ordinaire en pleine rédemption, le jeune Ryder Allen est touchant et apporte une lumière insouciante dans ce décor sombre. Juno Temple, en mère consternante dont on décèle toute la souffrance, est méconnaissable et bluffante, et June Squibb apporte ce côté chaleureux et sage qui impose respect et une certaine forme de gaieté. Au-delà de son message sur l'identité de genre, sans en faire trop, Palmer dépeint une critique sévère d'une société hostile et violente envers toute différence à la norme socialement établie. Le réalisateur, Fisher Stevens, ayant à son actif plusieurs documentaires, évite l'effet tire-larmes du mélo au profit d'un film réaliste et brut, un drame social au coeur tendre qui touche par sa simplicité et sa véracité.