Il y a à boire et à manger, trois contes, trois films aux tons très différents les uns des autres, trois films inégaux, mais une énergie cinématographique à saluer.
Les trois histoires parlent de sexe (beaucoup) et d'amour (un peu) principalement le premier, Liberdade, le plus réussi et plus touchant. La mise en scène souple, au plus près des visages, nous emporte dans une histoire d'amour singulière entre un jeune Angolais et une jeune Chinoise. Les voix off sont belles, les acteurs aussi, certaines scènes pleines de délicatesse.
On oubliera vite le deuxième conte, projection au XVIe siècle du poète Camões, exilé en Inde, épris de vers et de luxure. Ça lorgne clairement du côté de Pasolini ou Greenaway, un peu ailleurs sans doute, dans une volonté littéraire et libertine qui sonne vieux et faux. L'ennui n'est pas loin.
La troisième histoire est totalement barrée, drôle et absurde, inracontable, et au final plutôt plaisante, menée tambour battant par une Laetitia Dosch en pleine forme. C'est là que le film ose le plus. C'est foutraque et un peu bancal mais fort sympathique.
Pan pleure pas est tellement hétérogène qu'il est bien difficile de donner un avis d'ensemble. Mais avec Gabriel Abrantes, on a clairement affaire à un cinéaste gourmand et volontaire. Et ça c'est bien.