Une sorte de faux western qui aborde quelques épisodes plus ou moins romancés de la vie de Pancho Villa pour une évocation de la révolution mexicaine, mais cette évocation est assez survolée, le film hésitant trop entre le divertissement et l'hagiographie sérieuse. Je crois qu'un grand réalisateur comme John Huston ou Sam Peckinpah qui a co-signé le scénario avec Robert Towne, aurait sans doute donné une autre dimension à ce film. Buzz Kulik est un bon réalisateur de télévision mais plus à l'aise dans le polar assez corsé et violent comme la Mutinerie, le Fauve ou le Chasseur où il trouvait en Gene Hackman, Burt Reynolds ou Steve McQueen des héros musclés à sa mesure.
Ici, Kulik présente un Pancho Villa assez étrange et plusieurs injustices, mais en ne prenant parti ni pour lui qui n'est pas irréprochable, ni pour ses ennemis. Yul Brynner incarne le personnage sans trop de conviction, obligé de rechausser perruque, tandis que Bronson incarne un lieutenant violent et cruel, et Mitchum campe un aventurier plutôt ambigu. Bref, je n'aime pas trop voir ces acteurs que j'apprécie dans des rôles allant un peu à l'encontre de leur image. Dans le reste du casting, figurent Herbert Lom qui compose un bon méchant, et Fernando Rey.
Comparé à Viva Villa de Howard Hawks et Jack Conway en 1934, le film fait assez pâle figure ; là où le film de Hawks montrait en plus du pittoresque de l'action, la solitude pathétique d'un conquérant illettré entrant dans une Histoire qui lui échappe, et l'exaltation de la révolte, Pancho Villa n'a pas le côté épique qu'on était en droit d'attendre d'un tel film. Malgré l'aspect western, c'est quand même l'idéal du film d'aventure qui l'emporte sur l'aspect historique qui s'accommode de quelques bonnes scènes de bataille. Reste aussi son casting éclatant et la musique de Maurice Jarre. Ma note reste donc assez généreuse pour tous ces éléments.