Sous la houlette d'un grand réalisateur, « Pancho Villa » aurait peut-être été une réussite totale. Je dis bien « peut-être » car Buzz Kulik ne démérite pas. Au contraire, j'ai même pris un réel plaisir à suivre ces aventures mexicaines aux situations de qualité et globalement bien écrites, même si Yul Brynner est encore moins expressif que d'habitude dans le rôle-titre. Robert Mitchum joue en revanche la nonchalance avec son brio habituel, tandis que Charles Bronson livre une étonnante prestation pour ce qui est sans doute l'un de ses rôles les plus ambigus.
Le portrait du leader sud-américain évite ainsi plutôt bien la caricature pour nous décrire un pays sous haute tension et souffrant de très nombreuses injustices, sans pour autant idéaliser les uns et les autres pour se donner bonne conscience. La cause défendue a beau d'ailleurs être respectable, le réalisateur ne cherche nullement le plaidoyer simpliste et sans recul, Villa n'ayant rien d'un héros irréprochable, tandis que l'évolution positive de Lee Arnold ne se fera que tardivement. Pas de quoi sauter au plafond, donc, mais un « faux western » avec ce qu'il faut de réflexion et d'action (belle bataille finale) pour rendre le résultat plaisant et digne d'intérêt : une bonne surprise.