Pandora
La belle chanteuse américaine Pandora Reynolds aperçoit au large des côtes de Esperanza un mystérieux navire... Réalisé en 1951 et produit par la Metro-Goldwyn-Mayer, Pandora est l'un des plus beaux...
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le 2 févr. 2017
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Il y a des films qui sont entourés d’une aura légendaire, on ne sait trop pourquoi. Un film fait par un grand réalisateur de l’époque des studios (tout le monde le dit). Albert Lewin. Je prends. La plus belle femme du monde. Ava Gardner. Je prends aussi. Et un acteur anglais qui a du cachet. Je prends, bien sûr. James Mason. Et bien le résultat est d’une bien piètre envergure.
L’histoire est « fantastique », dans le fond. Á l’écran, on a un pitch qui se suffit à lui-même. Le hollandais volant, condamné à errer jusqu’à la fin des temps sur son vaisseau fantôme, à moins qu’une femme accepte de se sacrifier par amour pour lui. Pas mal. Mélange de romantisme et de mysticisme religieux. Sauf qu’à l’écran, on ne voit rien, on ne suggère rien. La seule chose qui subsiste, c’est la beauté ténébreuse Pandora, qui affole tous les femmes, on ne sait trop pourquoi. Ava Gardner, c’est une statue qui pose pour l’objectif. On est bien loin du torride objet du désir. James Mason, nous fait une composition de marbre. Un fantôme coulé dans du roc. Il en fait le moins possible. Le mat de cocagne autour duquel tourne Pandora, elle, filmée en clair obscur, et détachée de la réalité, pour mieux impressionner. La rencontre ne fait pas d’étincelles. Ce film est aussi une excuse pour introniser la belle Ava comme icône incontestée, avec un rôle de « déesse » amoureuse, fait sur mesure. C’est tout. C’est la narration, c’est austère, et d’une affreuse banalité. Les protagonistes sont assez plats. Et cette narration en voix off, par flash back, c’est un moindre mal pour éviter de prendre le moindre risque, et nous empêcher de nous endormir. Et encore. Linéaire donc, jusqu’au bout.
Ce film ressemble à un prétexte pour montrer une course automobile improvisée sur une plage espagnole. Ou une corrida haute en couleurs, en Espagne. Ou pour écouter de la guitare flamenca au coucher du soleil. Évidemment, le champion automobile est fou amoureux de Pandora. Le toréador est fou amoureux de Pandora. Tout le monde aime Pandora. Et Pandora, elle n’a d’yeux que pour le mystérieux hollandais qui a jeté l’ancre au port, un soir. Lewin semble avoir horreur de la dramaturgie, et préférer le théâtre poseur, avec plein de dialogues très littéraires. La fable, et la malédiction sont reléguées au fond. C’est filmé réaliste figé, façon soap opera, et sans action. De quoi sombrer dans un coma profond, si on ne prend pas garde. Plus on avance, moins ça bouge, plus ça cause. Et on finit par une leçon de catéchisme à peine déguisée. Un grand film ça ? Pour les temps passés, peut-être ? Pour les rats de bénitiers, sans doute. Et le drame, on n’en aura que l’odeur, pas le goût. Simplifié au maximum. En même temps, on est au catéchisme. La beauté d’Ava Gardner, oui, mais corsetée jusqu’à l’étouffement.
Créée
le 12 août 2017
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