Quand on cite les films de Fincher Panic Room est souvent l'un des derniers auquel on pense et pour cause : le scénario tient dans un mouchoir de poche. Mais c'est justement l'aspect 'déjà fait' et sans apparente profondeur du plot de départ qui fait de cette oeuvre une référence sur comment faire un bon film.
Je m'explique, à première vue ce n'est qu'un film de cambriolage parmi tant d'autres : trois cambrioleurs face à deux victimes cloîtrées dans une pièce. Mais là où Fincher réalise un exploit c'est qu'il arrive à jouer dans ce carcan convenu pour nous donner une expérience angoissante et imprévisible où l'on n'est jamais en sécurité tout comme les personnages.
Pour ce faire le réalisateur utilise des outils assez inédits pour l'époque et notamment des plans en CGI dont Fincher est très friand et qui sont omniprésents. Ils permettent à la caméra de nous donner une vision d'ensemble de l'appartement en nous aidant à appréhender l'espace dans lequel nous restons enfermés pendant presque 2h et évitent les coupures entre les plans ce qui renforce encore cet aspect d'enfermement, cette sensation de tourner en rond.
A cela s'ajoute on excellent jeu d'acteur qui nous permet de saisir toutes les émotions des personnages de l'angoisse à la panique en passant par l'incompréhension et ce autant du côté des victimes que des cambrioleurs.
Pas de doute on a bien affaire au Fincher méticuleux et juste que l'on aime tant et qui sait nous plonger dans un huis clos glacial dont l'issue reste incertaine tout du long.
Comme quoi finalement, ce qui compte ce n'est pas forcément le matériel de départ mais plus ce que l'on en fait.