Difficile de faire mieux quand on a balancé à la face des spectateurs des uppercuts aussi puissants et définitifs que Seven et Fight Club. David Fincher en fera un peu les frais en 2002 en accouchant d'une oeuvre sacrément lisse en regard de ce qui a précédé.
Hommage évident à Alfred Hitchcock, Panic Room est au final un exercice de style n'ayant véritablement qu'une seule ambition, permettre au cinéaste d'expérimenter et de faire mumuse avec sa caméra. A ce jeu-là, Fincher semble s'éclater comme un petit fou, poussant sa mise en scène dans ses derniers retranchements, pour un résultat aussi virtuose que gratuit.
Prévisible et ne sortant jamais des sentiers battus, Panic Room n'a d'autre ambition que d'offrir un home invasion efficace et prenant, formellement soigné au détriment de personnages affreusement stéréotypés. Heureusement que le casting sauve la mise, qu'il s'agisse de Jodie Foster (remplaçant au pied levé la jambe cassée de Nicole Kidman), d'une Kristen Stewart pas encore tête à claques (en lieu et place de la blondinette Hayden Panettiere) ou du trio infernal Forest Whitaker / Dwight Yoakam / Jared Leto.
Bien que pointant du doigt la main-mise des classes bourgeoises sur les plus modestes (comme en témoigne un happy end sacrément amer pour un des personnages), Panic Room reste un film noir techniquement impressionnant mais un peu vide. Un opus mineur dans la carrière d'un cinéaste passionnant, à voir surtout pour son casting et pour la superbe photographie de Conrad Hall et Darius Khondji.