C'est en 2002 que sort le quatrième film de David Fincher, Panic Room. Un thriller attendu au tournant en raison de la qualité des précédents films de Fincher ainsi que de sa tête d'affiche: Jodie Foster.
Un film injustement bâché par beaucoup...
Meg et sa fille Sarah emménagent dans une nouvelle maison, ressemblant plus à un gigantesque manoir, munit d'un ascenseur, de nombreux escaliers, de pièces spacieuses mais surtout d'une "panic room", une chambre de survie décrite comme inviolable et qui servirait en cas de cambriolage par exemple.
Le hasard fait bien les choses, la première nuit où mère et fille vivent dans l’appartement, 3 cambrioleurs pénètrent dans la maison, la croyant vide et dans le but de voler plusieurs millions de dollars se trouvant justement dans cette fameuse chambre de panique. Personne d'autre n'est au courant de l'existence de cet argent, pas même les 2 protagonistes principales qui passeront la quasi-totalité du film enfermées dans cette chambre dans l'attente du départ des voleurs.
Scénario plutôt banal vu et revu certes, mais plutôt bien exploité ici avec quelques scènes de tension parfaitement maîtrisées et des situations oppressantes comme la scène où les policiers viennent frapper à la porte de Meg.
Mais soyons honnêtes: Panic Room n'est pas un film qui marquera le genre du thriller ni par son originalité, ni par la tension qu'il dégage puisque hormis quelques scènes, on ne ressent pas vraiment l'adrénaline que l'on devrait éprouver face à une telle situation de séquestration. Les 3 cambrioleurs, bien que brillamment incarnés n'arrivent pas à se faire menaçants et donnent même lieu à des moments de comique involontaires lors de leurs disputes digne d'enfants de 8ans. Là où Fincher arrivait à nous mettre mal à l'aise dans Seven, ici il ne parvient pas à nous immerger dans son long-métrage, à aucun moment on ne se met à la place des personnages. Les personnages ne sont d'ailleurs pas très bien exploités et l'on ne parvient pas non plus à nous identifier à eux ce qui ne facilite pas l'immersion.
Malgré tous ces défauts, on se laisse divertir et lors du générique de fin on se dit qu'on a quand même passé un bon moment devant un bon petit film. Même si l'absence de réelle sensation de claustrophobie et de sentiment de malaise fait défaut au film, celui-ci reste pourtant très divertissant et ne nous laisse aucun moment de répit, on ne s'ennuie donc jamais. Les acteurs remplissent largement le job, et Kristen Stewart est la preuve que l'on peut jouer dans une des pire saga cinématographique des années 2000 et arriver à bluffer les spectateurs dans un autre rôle tout de même. Howard Shore compose une BO discrète mais efficace et surtout, surtout, surtout: ce film est une petite pépite, un bonheur pour les yeux, une oeuvre visuelle!
Fincher joue avec l'ombre et la lumière de façon à créer une atmosphère propice aux événements du long-métrage, nous propose des plans-séquences absolument phénoménaux et joue habillement avec la caméra afin de nous proposer les plans les plus parfaits possibles.
Sans Fincher et avec le même scénario, les mêmes acteurs et la même bande originale le film serait tombé aux oubliettes, et plus personnes ne se souviendrait de lui. En effet une belle photographie et de jolis plans ne suffisent pas à sauver un mauvais film sauf que Panic Room est au final assez bon, et dans ce cas-là la photographie et les jolis plans jouent en la faveur du film et lui permet de ne pas être qu'un simple petit thriller ordinaire sans saveur et sans ambitions.
7/10