Sorti en décembre 2019 en Inde et déjà disponible sur Netflix, je me suis lancé Panipat sur la foi d'un seul nom : Ashutosh Gowariker, réalisateur de fresque épique comme Jodhaa Akbar et Swades et à un niveau encore plus élevé puisqu'il culmine parmi mes films préférés de tous les temps : Lagaan.
Alors que les trois films de Gowariker que j'avais vu jusque là dépassaient tous les trois heures trente, je n'ai pas le souvenir d'y avoir des scènes totalement inutiles ou inutilement longues tandis que Panipat ne fait "que" deux heures cinquante (un court métrage quoi), je me suis royalement ennuyé pendant tout le film et alors que la bataille finale débute au bout de deux heures vingt, tout ce qui précède aurait pu être divisé par deux tant Gowariker dilue avec des scènes beaucoup trop dialoguées pour le peu d'informations qu'elles ont à fournir au spectateur.
Pire encore, moi qui raffole de ces films et séries qui savent intelligemment mettre en scène les intrigues dans les hautes sphères du pouvoir, les alliances politiques et surtout les stratégies militaires, Panipat n'exploite pas ces éléments à bon escient, préférant perdre du temps sur des histoires d'amour bien peu passionnante et des chansons qui ne resteront pas dans les mémoires.
Mais j'ai presque envie de dire que tout ça ne serait pas si grave sans le pire élément du film : ses acteurs, pas convaincants, mal dirigés, avec Sanjay Dutt en empereur afghan sans la moindre subtilité, Kriti Sanon en épouse du protagoniste, qui joue une docteure mais dont le rôle parait tellement superficiel et le pire du pire : Arjun Kapoor, devenu acteur par pur népotisme (papa-maman sont des producteurs influents à Bollywood), censé jouer un grand guerrier charismatique de la lignée de Bajirao (oui, celui qui inspirera le film de Sanjay Leela Bhansali en 2015) alors qu'il a davantage la dégaine d'un vendeur de kebab, le voir jouer est juste insupportable tellement il est pas crédible.
Bref, gros bide au box-office indien - ce qui me rassure un peu - Panipat est le premier film d'Ashutosh Gowariker à me décevoir, surtout à cause de son manque d'ambition dans l'écriture pour respecter les figures imposées de Bollywood quand t'aurais très bien pu faire un film de deux heures qui se concentre intégralement sur la bataille!!