Illusions perdues
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On sait quelle vision pessimiste de l’humanité Julien Duvivier a déployé dans la plupart de ses films. Panique, adapté d’un roman «dur» de Simenon, Les fiançailles de M. Hire, ne fait pas exception et se présente comme un sommet de noirceur et de misanthropie. Mais la mise en scène virtuose, la qualité des décors et l’interprétation tout en nuances d’un Michel Simon d’une inhabituelle sobriété font passer la dureté et le pessimisme d’un scénario assez éloigné du roman original, notamment par l’abondance des personnages secondaires tous plus odieux les uns que les autres. Formellement, Panique frappe aujourd’hui par une variété d’approches différentes au fil des séquences, entre film noir à l’américaine, expressionnisme hérité du muet (les ombres sur les murs de la cage d’escalier) ou néoréalisme à l’italienne. Loin de nuire à la lisibilité du film, cette variété de styles renforce sa puissance évocatrice, entraînant le spectateur dans une plongée éprouvante au plus profond des noirceurs humaines.
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Créée
le 15 sept. 2020
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