Panique à Hollywood par Zaul
Non, non et non, ça ne colle pas. On ne peut pas prétendre qu'on dénonce tout en flattant ce que précisément on prétend dénoncer. Ici le monde hollywoodien, ses excès, sa post-production, que le film prend maladroitement en charge à travers un ramassis de poncifs fades. Profondeur nada, regard critique nada, scénario nada. Sans compter que le seul aspect intéressant, qui est la véritable création post-tournage, est délaissé et maltraité au profit d'une histoire sans intérêt. Le casting? Il se voulait brillant mais n'apporte rien, c'est une coquille vide comme son film. La mise en scène? Tape à l'œil, cherchant à faire oublier la fadeur molle du message pour faire croire à quelque chose d'un peu engagé. Pathétique.
Quoi !? Merde, dénoncer, c'est prendre des risques, se jeter à l'eau, faire un peu dans le crade, remuer un peu tout ça, pas faire dans la blague en demi-teinte, le pet foireux. Et voilà qu'on voudrait nous faire croire qu'on remet en cause tout en le flattant le petit monde de nantis du (mauvais) cinéma à grand budget... Arrêtons un instant de prendre les gens pour des idiots : on comprend vite qu'on a affaire à une apologie détestable. Très vite, on rêve donc de quitter cette mielleuse bouse pour aller flirter avec du cinéma un peu plus engagé, ou tout simplement plus indépendant, plus libre.