Je crois que je vais devenir toxico, c'est plus original que simple chômeur

Je ne savais pas grand chose de ce film, mais j'avais un à priori plutôt favorable au vu de sa réputation. Sans pour autant m'attendre à un film culte non plus. En tous cas, j'ai été bien déçu.


Ça commence pourtant bien. La mise en scène est prenante: les acteurs jouent très bien (Al qui fait déjà son Al, et l'autre donzelle plutôt mignonne et crédible en junkie issue d'un milieu bourgeois), les plans sont bien léchés, pas trop de mouvements caméra inutiles, on est bien dans l'action. Un peu comme dans un documentaire. Ou plutôt un reportage. Le problème c'est que l'analogie à ce type de production ne s'arrête pas là.


En effet, le scénario manque vraiment de consistance. Au delà de montrer des toxicos un coup défoncés, un coup en manque, ça m'a plutôt ennuyé. Pourtant cet univers est loin d'être inintéressant. Mais pour coller aussi près de la réalité et pour en plus ne pas apporter plus de messages que ce qui est annoncé à la fin des 10 premières minutes, je dirai que le traitement gâche l'idée. Au final on a affaire à deux junkies amoureux qui collectionnent les problèmes. Problèmes dont ils sont responsables en plus. Mais pour moi, voir des gens qui accumulent ainsi les conflits insolvables, ça s'apparente à du misérabilisme. Au même titre que ce que les frères Dardennes font. Et oui, pour moi, ce film c'est pareil que Rosetta. On a pas de sous, on se drogue, on est en manque on fait des conneries on se drogue encore plus. Peut être en moins pire que Rosetta, car cette dernière n'y peut rien si la merde lui colle aux baskets et ça c'est encore plus chiant de juste voir quelqu'un qui a pas de chance et en pleure. Ici, nos protagonistes ont fait le choix de sombrer dans la drogue, c'est délibéré. En un sens ça se pardonne car chacun fait son choix. Et puis ça chiale moins que dans Rosetta.


De ce scénario sans objectif résulte un sentiment de film décousu et inutilement long. Au delà des 40 minutes, je ne voyais plus trop l'intérêt de voir le couple s'enfoncer aussi gratuitement. Mais pour en revenir aux frères Dardennes, on peut tout de même être heureux que le réalisateur ne soit pas un manche pour la mise en scène. Comme je l'ai dit les plans sont bien composés et les mouvements pas trop nombreux contrairement à ce toujours même Rosetta.


Bref, un film qui dépeint la vie misérable d'un couple junkie. C'est bien interprété, bien filmé, mais il manque une histoire pour justifier le médium du cinéma. Sinon ce n'est rien de plus qu'une reconstitution. Déjà que les films pour lesquels il est déclaré ouvertement que c'est inspiré de faits réels m'emmerdent...

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 4 juil. 2012

Critique lue 1.7K fois

10 j'aime

7 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 1.7K fois

10
7

D'autres avis sur Panique à Needle Park

Panique à Needle Park
philippequevillart
8

Roméo meet Juliette

Sorti en 1971, Panique à Needle Park est le second film de Jerry Schatzberg. Réalisé entre Portrait d'une enfant déchue et L'Epouvantail. Il s'agit d'un film typique du Nouvel Hollywood post guerre...

le 11 sept. 2016

17 j'aime

2

Panique à Needle Park
Clode
7

"Junky, he’ll always rat!"

Pour mes premiers pas dans la filmographie de Jerry Schatzberg, je ne savais pas trop à quoi m'attendre ayant été principalement attiré vers ce film par ce titre plutôt épique puis intrigué par la...

le 4 août 2014

11 j'aime

Panique à Needle Park
abscondita
7

Critique de Panique à Needle Park par abscondita

Al Pacino, l’un des plus grands acteurs qui a inspiré toute une génération d’acteurs, un acteur qui me subjugue par son jeu généreux. Quand il interprète un rôle, il ne joue pas, il est son...

le 11 sept. 2022

10 j'aime

13

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

119 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

107 j'aime

55