La comédie satirique d'Alain Berberian porte une regard plutôt caustique sur un certain milieu médiatique, plus précisément sur le phénomène paparazzi qu'un récent accident de voiture sous le pont de l'Alma a placé sous les feux de l'actualité.
Evoquant succinctement, mais de façon incisive, la presse à scandale, les auteurs montrent vite quelle est leur cible privilégiée, en l'occurrence le paparazzi, au risque d'ailleurs d'en faire l'unique responsable et coupable du journalisme-poubelle.
Photographe à "devinez quoi", Michel est de ceux-là qui harcèlent les stars, fouinent dans leur vie privée, leur tendent des pièges. C'est sans doute à ce titre que les auteurs ont affublé Michel d'un caractère mesquin, cupide et opportuniste. Le début du film est espiègle et enlevé, et le scénario, plutôt bien écrit, s'abstient intelligemment de forcer le trait. La rencontre entre le photographe et Franck, un prolo rondouillard que sa présence malencontreuse sur un cliché de Michel conduit au licenciement, ne laisse pas d'être cocasse. Le couple Lindon-Timsit, très convaincant, est d'ailleurs un atout du film. Le second joue les sangsues du premier avec une candeur désarmante, apprenant sur le tas les pratiques (et les risques) du métier de paparazzi. Le duo, bien contrasté, fonctionne parfaitement.
En revanche, la seconde partie du film ronronne et se répète un peu, annonçant par ailleurs, selon le principe de l'arroseur arrosé, une morale attendue. Quelques vedettes traversent le film, se prêtant en connaissance de cause à la dénonciation sans équivoque du paparazisme.