Dream on.
Etrange film que ce "Paperhouse", premier essai cinématographique de Bernard Rose, futur metteur en scène de "Candyman". Remarqué au festival d'Avoriaz où il reçut le grand prix de l'étrange, le film...
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le 14 mai 2013
23 j'aime
En réalisant Paperhouse, Bernard Rose donnait un sens profond aux rêves, ces chemins intimes qui peuvent donner accès à une compréhension de soi. Entre subconscient, rêve, cauchemar, monde parallèle et réalité, une jeune fille vit un périple qui la mène jusqu’au bout d’elle-même et en ressort grandie.
Voyage thérapeutique, immersion dans le sommeil paradoxal à travers un imaginaire tangible et sensuel, rencontre régénérante entre deux enfants perdus, choc traumatique, lyrisme ample et stimulant, Paperhouse a tout d’un film de série B qui sait se libérer du format d’un genre pour côtoyer les plus grands. Conte d’épouvante et de magie dans un récit anti-choral : c’est quasi exclusivement le point de vue de la jeune Charlotte Burke, remarquable, au jeu net et franc, sans fioritures, qui est mis en avant. Son personnage est tour à tour exaspérant, attachant, émouvant, puis d’une grande maturité émotionnelle.
La maison de papier
Le scénario repose sur un concept original, à la fois simple et fascinant : une jeune fille peut pénétrer dans un monde parallèle, une fois endormie, qu’elle a préalablement dessiné sur une feuille de papier. Cette ergonomie, cette idée fantastique génère chez le spectateur une curiosité sans cesse renouvelée. Que va-t-elle dessiner ? Comment sa créativité va se réaliser concrètement dans l’autre monde ? Que va dire le garçon qu’elle a humanisé ? Quels seront ses traits de caractère ? Est-elle responsable de lui ? Que va-t-il se construire entre eux ? Que sait-il de cette dimension ?
La mise en scène de Bernard Rose relève d’un grand sens de l’image. C’est globalement épuré, simple, mais toujours pictural, atypique et rare. Hans Zimmer, dans son génie au stade embryonnaire, offre une partition particulièrement saisissante, émouvante, avec ses synthés plein de spleen, de personnalité qui ne tombent jamais dans le kitch ou dans l’outrance.
Deux enfants perdus
Fait de bric et de broc, le style visuel de l'autre univers fait penser à l'esthétique d'Edward Scissorhands, avec ce même pouvoir d'évocation. Sa polysémie doit être réduite par l'intervention de Charlotte Burke, architecte de ses propres rêves, qui va se rendre compte qu'il existe des liens étroits entre son monde parallèle et sa vie personnelle. Une partie de ce qu'elle fabrique lui échappe et est le produit de son subconscient. Une autre partie est issue d'un réel qu'elle doit apprendre à connaitre. La relation qu'elle noue avec Elliott Spiers est authentiquement touchante. Ce dernier, mystérieux, charmant, attachant, gracieux, avec son visage d'ange, est un trésor pour la caméra. La synergie qui éclot de leur relation est l'atout majeur du film, son élan vital. Les dialogues entre eux ont quelque chose d'évanescent : décalés, suggestifs, énigmatiques, surréalistes, déraisonnables, incantatoires... On n'est jamais réellement les pieds sur terre. Le propos du film peut paraître tortueux, parfois insaisissable, comme un véritable serpent, mais sait se réapprovisionner d'enjeux et d'objectifs déterminants assez faciles à assimiler.
(...)
Pour lire la critique complète : https://www.lemagducine.fr/cinema/films-classiques/paperhouse-la-fabrique-du-reve-10067497/
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Créée
le 30 mars 2023
Modifiée
le 17 mars 2024
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