Et donc j’en pense quoi ?
Et bien déjà, beaucoup de bien. Beaucoup de bien sur l’aspect technique du métrage. Combinant de l’animation par image de synthèse avec des dessins à la main classiques, Disney réalise ici une petite révolution sur ce qu’on avait l’habitude de voir. Oh oui, je vous vois venir, cette technique on la voyait déjà avant, ce n’est pas nouveau. Et bien en fait si, car ce qui se faisait avant, c’était plus de l’intégration d’éléments (décors, véhicules, etc.) créés à l’ordinateur dans un environnement 2D. Dans Paperman, ça concerne directement le personnage ! Celui-ci est créé à l’ordinateur puis le rendu est fusionné (avec le logiciel Meander, mais j’y reviendrai je pense dans un autre article) avec des dessins à la main. Au final, ça nous donne un visuel absolument impeccable et même superbe dans le cas de ce court-métrage.
L’ensemble apporte une poésie visuelle comme on n’a guère l’habitude d’en voir. Cet enchaînement de séquences en noir et blanc, presque muettes, où les émotions sont passées au travers de l’exagération des gestes par les personnages pour notre compréhension, est juste magnifique. Je n’avais pas ressenti ça depuis mon visionnage de La Luna en fait.
Et d’ailleurs, comme pour cet autre court-métrage, la force de Paperman ne tient pas uniquement dans cet aspect graphique splendide. La poésie que dégage le court-métrage va bien au delà du visuel. En effet, le court de John Kahrs possède aussi une histoire qui prête fortement à rêver.
Son héros, un gars qui semble ordinaire et ayant un boulot ordinaire (le même genre que dans les clichés à l’américaine), tombe un jour nez-à-nez avec une jeune fille avec laquelle se produit une alchimie. Problème : elle s’en va presque aussitôt, laissant notre homme dans une situation de “et si jamais”. Heureusement pour lui, elle bosse en face de son boulot et, du coup, il essaye d’attirer son attention.
Je n’en dirais pas plus car ce serait vous gâcher le visionnage. Je vous dirais juste que dans ce court, nous retrouvons tout un lot d’émotions, passant de la joie à la tristesse avec un traitement et des situations vraiment… beaux. On retrouve en fait la poésie et le rêve qu’on s’attend à voir dans ce genre d’histoire, avec les petites larmes qui vont bien à la fin, même si l’histoire en elle-même reste classique.
Non, vraiment, Paperman, c’est un peu ce qu’on a fait de mieux en court-métrage depuis un petit moment et j’irais même jusqu’à dire que certains longs-métrages devraient en prendre de la graine, que ce soit techniquement ou scénaristiquement parlant.