Belle surprise que ce premier film de Mounia Meddour. Aussi solaire que sombre, Papicha porte un regard désespéré et à la fois plein d'espoir sur la condition des femmes et l'obscurantisme religieux qui, on le dit encore trop souvent, n'en finissent pas de pourrir ce monde (et cela ne va pas s'arrêter de si tôt). L'écriture (inspiré de faits réels) et la mise en scène ont une énergie folle. Même si c'est un peu chaotique par moments. De scènes en scènes, drôles, émouvantes ou terribles, on est en permanence sous tension, se demandant quand le pire va-t-il survenir. On pense évidemment beaucoup à Mustang dans le destin brisé de ces jeunes filles. Et notamment celui de Nedjma, merveilleusement interprété par Lyna Khoudri. Toutes les autres actrices sont par ailleurs aussi formidables. On ressort de la salle assez ébranlé. Oppression, insoumission, émancipation, voilà un film, vibrant hommage au combat des femmes, qui marque. Mais à qui il manque peut-etre un petit quelque chose pour qu'il soit inoubliable. Alors que le tournage a bénéficié de l'aide du ministère de la culturel algérien, Papicha est, sans surprise, interdit en Algérie mais représentera le pays aux futurs Oscar, on est plus à un paradoxe près. Voilà donc un film nécessaire, fort et tragique. A voir.
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