Ce film est une lutte acharnée sur la création d'un projet de longue date ( poursuivant des retards sur l'avancement du story-board etc durant sa production ). Une symbiose parfaite et respectueuse entre son auteur du livre d'origine ( Yasutaka Tsutsui ) dont Satoshi Kon a eu carte blanche pour le rendu de sa réalisation. Ce projet sera le plus élevé de sa carrière car illustrer les rêves n'est pas gratuit; environ 2,7 million de dollars ( ¥300 million).
Une pincée de Paprika dans le subconscient
La méthode thérapeutique déployée par le DC Mini fait rêver mais s'annonce dangereuse ; les perturbations arrivent en crescendo ( on commence à connaître le format court et son montage minutieux ) mettant le désordre dans cette cohabitation qui sera engendrer par des esprits manipulateurs ( terroristes si vous préférez) aux pulsions destructives. Il y a beaucoup de déguisements dans le choix des incarnations oniriques ou des mythes qui m'échappe à ma compréhension pour certain(e)s, je l'avoue. On surfe sur des thèmes vus auparavant dans les long-métrages : fuite de la réalité et d'identité dans un monde urbain japonais qui s'écroule par le comportement toxique. Je reste cependant intrigué par certaines scènes osée, cette notion du double/alter-ego qui va se dissocier mêlant la confusion et cet amour naissante entre le Dr Chiba Atsuko et Tokita à la toute fin du film ( une scène touchante vient réveiller les sentiments de celle-ci ) qui servira de résolution.
Attendre le sommeil paradoxal et le spectacle commence !
Animer ce monde des rêves n'a pas été un travail facile ; le choix d'avoir des couleurs vives ( comme l'incarne Paprika/ opposé à Dr. Seijiro Inui qui à un faciès strict et froid digne d'un méchant animé ) et très détaillés ( cette parade d'objets ou religions populaire débordante ) pour donner de l'extraordinaire à un quotidien qui peut paraître fade. On remarque une mise en scène cadrée et immersive ( la scène d'ouverture l'illustre à la perfection ) ne cachant pas une passion dévorante du cinéma à travers les souvenirs de jeune cinéaste du Détective Konakawa Toshimi. Cette fin nous invite à nous autoriser de rêver via le cinéma et d'en faire sa promotion pour (re)découvrir son cinéma en prenant un billet pour le prochain « Les enfants qui rêvent » ; ce dernier restera, malheureusement, dans un état de sommeil permanent. La musique Susumu Hirasawa ( la troisième est la bonne! ) se distorde à merveille lui donnant une identité japonaise électrique et folle ! Vu le film dans son doublage d'origine ( seiyū ), j'ignore si son doublage français vaut le détour.
« Paprika » est la toute dernière expérience onirique sur l'influence des rêves dans la fiction dirigé par Satoshi Kon ; Laissez-vous rêver !
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« Paprika » est la toute dernière expérience onirique sur l'influence des rêves dans la fiction dirigé par Satoshi Kon ; Laissez-vous rêver !
*Mon avis écrit en 2021 : c'est un artiste passionnant à découvrir dans l'animation moderne japonais ; Sa vision multiple de la réalité sur notre environnement commun lui sera associé tout au long de sa vie en ayant des personnages féminins centraux dans tous les tourments. Il a le don de divertir et de se montrer spectaculaire dans son montage d'animation.