Dernier film de Satoshi Kon, rempli de clin d'œil, pour certains le meilleur.
Paprika est en quelque sorte le délire onirique poussé au maximum, l'incursion des démons intérieurs dans le monde réel et une autre déclaration d'amour au cinéma et à la production japonaise.
Que dire qui n'ait déjà été dit ?
Il y a la bande-son d'Hirasawa Susumu qui est un classique instantané, il y a le jeu habituel de Kon sur les transitions, sur les limites entre le réel et l'illusoire, limites qu'il explose totalement au fur et à mesure du métrage. Dans le même temps on retrouve les obsessions du réalisateur pour le cinéma, la place des femmes au japon, les personnalités multiples… Il y a un design du monde et des personnages efficace empli de détails qui ne se voient qu'après d'autres visionnages ; il y a plusieurs degré de lecture et en cela c'est une œuvre aboutie.
Mais au-delà de tout cela, Paprika c'est un film sur la création inconsciente proche de ce qu'a pu produire le suréalisme : un ensemble qui paraît improbable mais qui finalement est cohérent. C'est une sorte de plongée dans l'esprit du créateur et sa représentation est fortement influencée par la représentation psychanalytique.
Il y a ce personnage de Paprika qui peut faire parler les psychologues des heures durant, il y a l'inspecteur de police hanté par une sorte de fantôme de Kon.
La vraie question posée par le film est : qu'aurait donné le film suivant ?