En exergue de son film, Jean-Paul le Chanois cite Charles Péguy qui considérait les parents, déjà de son temps, comme les "aventuriers modernes".
Pour illustrer ce thème, le réalisateur propose une comédie de moeurs dans un village de la grande banlieue parisienne, à quelques encablures des grands ensembles tout récents. Il y a, à ce moment, une légèreté bon enfant dans un village où il fait bon vivre bien qu'on entende ou qu'on voie facilement ses voisins.
Sylvia Montfort et François Guérin interprètent un couple de jeunes amoureux sur le point d'avoir probablement un enfant. Ils sont le couple-témoin, et c'est par leur regard qu'on assiste aux vicissitudes parentales ordinaires. Hélas, cette existence villageoise -rétrospectivement charmante- passe très rapidement d'un anecdotisme plutôt ennuyeux à une complète insignifiance tant le scénario est faible et les personnages superficiels.
"Par-dessus le mur" suit de quelques mois la sortie des "Quatre cents coups" de Truffaut et, dans son registre de l'enfance et de l'adolescence (à peine) turbulentes, le Chanois reçoit la comparaison en pleine figure. Son film n'est pas seulement indifférent mais, tenté d'emprunter une voie plus sérieuse, il sombre dans l'insipidité et les conventions familiales les plus sottes où les parents comme les enfants apparaissent aussi factices les uns que les autres.
Notre couple-témoin devient à la fin, très ostensiblement, celui à qui le cinéaste confie la responsabilité de réinventer l'amour parental et l'éducation des enfants. Edifiant.