Pilou est peintre en bâtiment et c'est en travaillant à la façade d'un immeuble parisien qu'il fait la connaissance, par la fenêtre, de la jolie Fernande puis de tous les résidents.
J'ai craint le pire en voyant Bourvil incarner le gentil benêt de province et entamer son petit cabotinage de normand exilé dans la capitale. Pourtant, la comédie de Gilles Grangier ne sera pas si niaise que redouté. On y décèle même des dialogues parfois finauds et impertinents. Depuis sa nacelle, l'ingénu Pilou voit tout et se même de tout, ne se prive pas d'entrer au besoin chez l'habitant ou de commenter avec une certaine franchise les turpitudes de chacun. Ses indiscrétions génèrent les incidents d'un petit vaudeville dont la singularité est, fenêtres ouvertes, de donner sur la rue.
C'est plaisant sans être évidemment très élaboré mais, au côté de Bourvil, Suzy Delair a du tempérament et les seconds rôles sont plutôt bien croqués et sans balourdise. Chaque appartement a sa bribe d'histoire insignifiante et tout ce petit monde est mis en scène avec dynamisme.