Paradis : Espoir par pierreAfeu
Troisième volet de la trilogie d'Ulrich Seidl, Paradis : espoir ne nous mène pas là où l'on pensait aller. Alors qu'on imagine une focalisation autour du corps, de la manière dont une cure d'amaigrissement pour jeunes gens cherche à l'inclure dans une représentation acceptable, le film s'inscrit clairement dans une problématique adolescente assez classique.
Mais heureusement, le film ne se limite à cela. L'originalité de Paradis : espoir tient aux relations pour le moins troubles entre l'héroïne, Mélanie, et le médecin du centre de cure, homme entre deux âges et deux aspirations. La méthode de Seidl, sorte de narration distanciée à l'approche quasi documentaire, montre sans démontrer, n'explique pas, donne des clés mais ne conclue rien. À nous de nous poser les questions, de trouver les réponses, de comprendre ce médecin atypique (ou de le rejeter), sans cesse sur le fil, tendu entre raison et ignominie.
La mise en scène est comme toujours parfaite. Le cadre de Seidl, plus mouvant ici, nous éblouit par sa précision et son évidence. Burlesque, drôle, troublante ou dérangeante, sa narration, bien que maîtrisée, semble hésiter sur la direction à prendre. Le film perd alors de sa force, devient quelquefois répétitif, baisse en intensité.
S'incrivant de ce projet incroyable de trilogie, Paradis : espoir dresse cependant un portrait très juste de l'adolescence, ses aspirations, ses peurs et ses débordements. Au casting excellent s'ajoute une justesse de ton qui rend le film très attachant.