Paradis : Foi par Heavenly
Le 2e volet de la trilogie Paradis a pour héroïne le seul personnage qui apparaît dans les trois films. Anna-Maria est la sœur de Teresa et la tante de Melanie.
Son paradis, elle le cherche dans sa dévotion au Christ, une dévotion à la limite du S.M, puisqu'elle va jusqu'à se fouetter le dos pour racheter les péchés de ceux qui succombent à la tentation de la chair, et faire du porte-à-porte avec une statue de la vierge pour faire connaître son amour miséricordieux à ceux qui l'ignorent.
Anna-Maria est un peu flippante.
Quand son ex-mari, musulman et tétraplégique, réapparaît dans sa vie, résolu à coucher avec elle, elle voit ça comme une nouvelle épreuve divine.
Paradis : foi, moins insoutenable que Paradis : amour, bien qu'aussi désespéré, n'est pas un film facile. Comme toujours chez Seidl, il faut s'attendre à être un peu malmené.
Devant l'incongruité de certaines situations, on se surprend cependant à rire d'un rire presque gêné, ce même rire qui s'invite parfois lorsque l'on regarde l'émission Striptease à laquelle certaines scènes m'ont fait penser tant elles semblent réelles (chez le type en slip par exemple).
Anna-Maria est le personnage le plus extrême de la trilogie. Maria Hoffstätter offre une prestation hallucinante, comme Margaret Tiesel dans le premier volet, elle donne beaucoup de sa personne, elle est complètement habitée, c'est assez impressionnant.
Malgré la bizarrerie de ces personnages, tout le talent de Seidl est de ne pas apporter de jugement moral. Bien qu'ils adoptent parfois des comportements monstrueux, on ne peut s'empêcher de ressentir toute la détresse qui les ronge.
Encore une fois, il fait preuve d'une maîtrise totale de sa mise en scène. La plupart de ses scènes pourraient bénéficier d'une analyse pointilleuse tant on sent que rien n'est laissé au hasard et travaillé au millimètre.
C'est très fort.