Bienvenue à l'Hostel du peuple
Turistas en version originale (USA) et Lost Paradise en version française, peine à sortir en DVD Zone 2 (Europe) alors que le Zone 1 occupe déjà les bacs depuis un an. Le dernier film de John Stockwell a été réalisé en 2006 mais n'a connu que brièvement les grâces des salles françaises.
Alors, que dire d'un film dont le réalisateur a commis Blue Crush et Bleu d'enfer (des filles en maillots, de l'eau et des scénarii abyssaux de stupidité) ? Turistas surprend au début mais on reste quand même sur sa faim.
L'histoire a des allures de déjà-vu, surtout ces temps-ci. Un groupe de touristes part à l'aventure dans un pays étranger aux aspects chaleureux de prime abord. Ils réalisent alors avec horreur qu'ils servent de proies à des chasseurs aux intérêts très particuliers...
Hostel a changé de titre ? Eh bien, non Turistas reprend fidèlement cette trame de départ, poussant le vice à servir en première scène, un gros plan des plus mystérieux sur le calvaire d'une jeune demoiselle qui « veut rentrer à la maison ». Le « Lost paradise » se situe au Brésil. Des touristes parmi lesquels le bellâtre Josh Duhamel (la série Las Vegas) et Mélissa George (30 jours de nuit) se retrouvent paumés en pleine jungle après un accident de bus.
Une âme charitable oriente la petite bande en train de sympathiser vers une paillote sur la plage. Les vacances peuvent alors commencer dans l'alcool et le stupre autochtone. Le lendemain, les joyeux vacanciers découvrent que les ennuis ne font que commencer et qu'un rapatriement d'urgence serait le bienvenu.
Pour un film d'horreur, classer Turistas dans une catégorie, un style bien précis relève du miracle. John Stockwell pioche allègrement dans plusieurs genres, en ajoutant sa touche personnelle (des filles en maillot et de l'eau, beaucoup d'eau pour un film se passant dans la jungle). Le survival se reconnaît par la fuite dans la jungle et les poursuites, le slasher 80's pour le coup du « la vierge vit plus longtemps que la pécheresse », des petits effets gores pompant gentiment sur Autopsie de Nacho Cerda et plus récemment Anatomie, etc. Au final, le film devient un joli fourre-tout, propre sur lui mais essayant de se salir pour faire plus trash.
Le plus effrayant, c'est que le film se laisse regarder avec enthousiasme. Les quelques longueurs du film (John Stockwell a de gros problèmes avec l'eau) disparaissent face aux péripéties et aux rebondissements improbables de ces pieds nickelés.
Bref, Turistas souffre de son plus grand défaut, marcher sur un chemin scénaristique de plus en plus fréquenté, mais l'assume sans complexe ce qui réjouit le spectateur. Saw attendrit la viande, Hostel la découpa et maintenant Turistas l'assaisonne.