panique à bord
Franchement c'est vraiment par pur hasard que j'ai vu que ce film passait au cinéma, en vf forcément... et franchement, je ne m'attendais pas à ça. C'est quand même fou de se dire que Soderbergh...
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le 21 juil. 2018
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Enième retour de Steven Soderbegh au cinéma, malgré une retraite éternellement annoncée, et puis, surtout, long métrage entièrement tourné à l'Iphone 7, Paranoïa attire.
Le réalisateur trouve dans ce nouveau jouet un moyen encore plus efficace de jouer sur les angles et les cadres comme lui seul sait le faire, de se rapprocher au plus près du visage de ses comédiens, et de triturer une image numérique qu'il explore depuis longtemps (depuis le diptyque Che en 2008, tourné avec une caméra Red), augmentant à son maximum la profondeur de champ et sursaturant les couleurs.
Soderbergh rêve d' "oublier la caméra", lui qui est son propre cadreur et chef opérateur.
Ca ne pouvait être donc que lui, expérimentateur de première et n'en ayant vraisemblablement plus rien à foutre du monde du cinéma et de ce qu'on pourra dire de ses films, pour se permettre des petits plaisirs et se lancer donc dans un tel pari : réaliser un film de genre, le plus rapidement et le plus économiquement possible.
Pari réussi.
En challengeant son scénariste (pour qui c'est une première dans le genre du thriller), en se challengeant lui-même (nouveau matériel, nouvelles manières de filmer, nécessaire rapidité d'exécution) et en challengeant sa comédienne (Claire Foy qui, entre The Crown et ce film, réalise un grand écart et prouve son immense talent de jeu, boule d'énergie qu'elle est), Soderbergh est en forme.
Loin du cabotinage léger de Logan Lucky, sympathique mais pas mémorable, il revient ici au film de genre pur, et jongle avec des thèmes aussi touchy que le harcèlement sexuel (un sujet peu traité au cinéma, ici admirablement traité - comment on ne sort jamais de sa peur et comment nos relations interpersonnelles sont définitivement brisées), la folie, les scandales et les manipulations liés au monde de la santé (renouant ici avec Effets Secondaires), qui donnent à son film un cachet supplémentaire et une force de frappe drôle et jubilatoire.
Paranoïa tient un propos féministe et politique qu'il plonge dans l'univers référencé du film d'horreur, et plus précisément du huis-clos et de la séquestration (on pense autant à Rosemary's Baby qu'à Misery ou encore Vol Au Dessus D'un Nid De Coucou).
En ne cachant pas sa modestie (budget réduit - 1,2 millions de dollars-, tournage express - 10 jours - esthétique très 90s, discrétion du casting, ...), et même en l'assumant comme une force, Paranoïa est un thriller ultra efficace et malin, rapide et pertinent. Et un vrai plaisir de spectateur.
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Créée
le 14 nov. 2020
Critique lue 96 fois
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