Non, la Hammer n'a pas produit que des films fantastiques gothiques, même si cette influence est ici présente, avec un revenant et une chapelle abandonnée où se passent des choses pas très catholiques. Placé sous l'influence de "Psychose" d'Hitchcock, mais aussi des "Diaboliques" de Clouzot, "Paranoiac" nous place dans un cadre connu: un très beau noir et blanc, la campagne anglaise, une grande maison où réside une famille aisée... qui a ses drames et ses secrets, et va se révéler sacrément dysfonctionnelle !
Ce thriller est une traversée des apparences: de rebondissement en rebondissement, l'intrus qui prétend être Tony, le frère disparu, et qui n'est peut-être qu'un imposteur va paradoxalement révéler la vraie nature des personnages. Ainsi, l'odieux débauché joué par Oliver Reed se montrera encore pire qu'on ne le pensait, tandis que les parias s'avèreront, eux, les êtres les plus sains du lot ! Avec son personnage masqué et armé d'un crochet, "Paranoiac" peut aussi être considéré comme un ancêtre du slasher. Un film mineur, mais bien ficelé.