Jouer du violoncelle avec sa langue
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le 26 févr. 2024
Depuis Black Christmas en 1974 le film d’horreur et ses sous-genres a plus d’une fois utilisé le cadre des sororités étudiantes. Le sujet permet d’utiliser des (belles) jeunes filles à tuer et qui vont pouvoir s’époumoner de frayeur, pour certains producteurs c’est presque la quintessence du genre. Mais peu de films sont restés dans les mémoires.
Paranormal Initiation sera d’ailleurs vite oublié, à l’image de son titre générique, à peine moins pire que son titrage original, American Horror House.
Cette maison américaine de l'horreur, c’est celle de Miss Margot, froide propriétaire qui a néanmoins décidé d’accueillir dans ses murs la confrérie Kappa, dont la précédente demeure a brûlé. Les nouvelles têtes doivent passer par l’initiation des membres, dont la dernière épreuve culmine lors d’une grande fête. Malheureusement certaines étudiantes disparaissent dans de curieuses conditions, tandis que les invités en feront aussi les frais. Des fantômes rodent.
Paranormal Initiation est un téléfilm de la chaîne Syfy, dont les habitués connaissent la qualité aléatoire de leurs productions (que votre serviteur apprécie comme un plaisir coupable avec Frankenfish (le meilleur), Bloodsuckers, Ogre, Sharknado ou Ghost Shark). Les ambitions ne sont pas les mêmes que pour un métrage au cinéma, les moyens non plus.
La réalisation de Darin Scott n’est d’ailleurs pas si mauvaise, avec quelques plans recherchés, même si, comme souvent, la photographie numérique est froide et impersonnelle. Le montage semble d’ailleurs un peu trop s’étirer, en voulant être positif, c’est pour laisser l’atmosphère se développer, en voulant être négatif. Il était difficile de couper plus dans un film qui ne fait que 79 minutes, générique compris.
Le film mise d’ailleurs plus sur son ambiance que sur les effets de surprise pour créer le frisson, il est d’ailleurs bien avare en gore et autres scènes choquantes, même si quelques assassinats feront monter la tension. Avant qu’elle ne redescende. Le réalisateur semble un peu mal à l’aise avec ses fantômes, dont les apparitions en dehors du point de vue de la victime sont tellement classiques. En dehors de faire la gueule, ces apparitions se penchent aux oreilles des personnes pour leur susurrer des mots doux ou agitent leurs mains, probablement des traumatismes de marionnettistes décédés.
Difficile de croire en ce film qui ne semble pas croire en lui-même. Sa majeure partie a beau se passer en pleine nuit, c’est comme s’il faisait jour. Les maquillages des fantômes sont une vaste blague, un coup de chiffon sale sur la tête et voilà, tout comme les effets spéciaux, très limités. Le visionnage offre cette impression tenace que le film ne cherche pas à trop effrayer son téléspectateur, pour qu’il ne zappe pas sur une idiotie plus rassurante.
Pourtant, sans que la distribution ne soit bien originale, la plupart des personnages principaux sont bien typés, même si la caricature n’est pas loin. La responsable de la sororité est évidemment une peste insupportable. Daria, l’héroïne principale, a du caractère et du répondant. Alessandra Torresani, son actrice, fait partie des bonnes surprises. Et sans forcément s’attendre à du grand jeu, il faut reconnaître que les comédiens impliqués restent professionnels. Les jeunes filles n’ont pas été choisies que sur leur physique, et d’ailleurs pour un tel film impliquant une sororité, il n’y a pas de nudité. Juste une scène où en gage les débutantes doivent se promener en sous-vêtements, mais ce n’est pas présenté de façon sexy. Dans les années 1980, ces filles auraient eu droit à leur « plan nichon ».
La grande méchante n’est autre que Miss Margot (jouée par Morgan Fairchild, une habituée de la télévision américaine, la mère de Chandler c’est elle), quelle surprise. Le scénario n’est pas d’une folle originalité, mais il se tient, et il offre une conclusion noire et ravissante mais qui ne peut pas faire oublier une durée qui semble plus longue que les 79minutes. Paranormal Initiation n’a pas grand-chose à offrir, son divertissement un peu trop calibré ne faisant guère d’efforts.
Créée
le 7 avr. 2023
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