Bong Joon-Ho est l'auteur de "Memories of Murder", film que j'adule, mais également de "The Host", "Snowpiercer", "Okja", "Mother", tant de films ayant remporté un certain succès critique. Je n'attendais rien de "Parasite" précisément parce que le réalisateur avait déjà tout prouvé. Et pourtant, "Parasite" est somptueux, à la fois comique, dramatique, réfléchi et parfaitement construit.


"Parasite" c'est un peu le "Get Out" coréen, en drame familial parsemé de touches d'humour. Jamais vraiment dans la rigolade, toujours dans le non-dit, toujours dans la subtilité. On parle d'inégalités de richesse, d'insertion dans la société, du mode idéal de vie, de la pure impossibilité de cohabitation entre un pauvre et un autre avec sa Cadillac.


"Parasite" est un film idéal, qui a de l'espoir, mais également un film avec une morale plutôt négative. Est-il possible de survivre en Corée, en étant pauvre face aux catastrophes naturelles, quand les plus riches les ignorent et ne soucient guère de ces individus ?
Est-ce l'idéal de devenir riche pour sauver les siens ? Serions nous à notre place dans ce modèle de vie ?


"Parasite" pose la question de l'intrus dans la société, sous terre ou au-dessus de la terre. Finalement, le parasite n'est pas individuel, il est la nature même d'une société définitivement devenue parasite tant la responsabilité collective a disparue au profit d'une individualité excessivement centré sur son besoin plutôt que sur celui des autres.


Bong Joon-Ho parlait d'une enquête non-résolue, de prisonniers dans un train, d'un monstre envahissant une ville produit par le capitalisme, d'un animal recherché par des tortionnaires.


Et si finalement, c'était ça le cinéma du réalisateur : une société donnant constamment l'impression d'être un parasite, d'être celui en marge ou celui prisonnier d'un système ?

William-Carlier
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films coréens, Les meilleurs films asiatiques, Les meilleures Palmes d'or, 2019 : Une année cinématographique et Les meilleurs films de 2019

Créée

le 20 oct. 2019

Critique lue 297 fois

6 j'aime

William Carlier

Écrit par

Critique lue 297 fois

6

D'autres avis sur Parasite

Parasite
AnneSchneider
8

La maison fait le moine...

La septième réalisation du monumental Bong Joon Ho est fréquemment présentée comme une critique acerbe des inégalités qui minent la société coréenne. La lutte, d’abord larvée et de plus en plus...

le 2 juin 2019

272 j'aime

37

Parasite
Vincent-Ruozzi
9

D'un sous-sol l'autre

La palme d'or est bien plus qu'une simple récompense. C'est la consécration pour un réalisateur ainsi que pour le cinéma qu'il représente. Il faut voir les discours de ces derniers qui, émus, avouent...

le 29 mai 2019

230 j'aime

30

Parasite
Larrire_Cuisine
5

[Ciné Club Sandwich] Lisez le premier paragraphe avant de nous insulter parce qu'on a mis 5

DISCLAIMER : La note de 5 est une note par défaut, une note "neutre". Nous mettons la même note à tous les films car nous ne sommes pas forcément favorable à un système de notation. Seule la critique...

le 4 juil. 2019

166 j'aime

23

Du même critique

Frère et sœur
William-Carlier
1

Et... ta mère aussi !

Il n’est jamais agréable de constater le piètre jeu d’un acteur que l’on apprécie, surtout lorsqu’il est dirigé par un auteur. Le film d’Arnaud Desplechin est une souffrance constante, paralysée par...

le 23 mai 2022

37 j'aime

3

Black Panther: Wakanda Forever
William-Carlier
2

Pour les enfants

Il n'était pas possible d'attendre quoi que ce soit de ce deuxième volet du déjà très oubliable Black Panther, pour la simple raison qu'il n'y avait encore rien à ajouter à la matière très fine de...

le 20 nov. 2022

20 j'aime

1

Sans filtre
William-Carlier
7

Shitty Ship

Ruben Östlund ne met pas d’accord son public, qu’il avait un peu offusqué lorsque The Square avait remporté la Palme d’Or. On disait son style irritant, son propos social prétentieux en plus de...

le 29 sept. 2022

19 j'aime