Un sous-sol sale pour la famille pauvre, une superbe maison d'architecte sur une colline pour la famille riche et le film est lancé. Bong Joon-Ho n'y va pas par quatre chemins et démontre une fois de plus à quel point l'efficacité formelle et la rigueur dans la construction de l'image peut servir le récit et le rythme en se débarrassant de longues scènes explicatives.
Lorsque le fils côté pauvre n'a plus de réseau WIFI dans sa "maison", il tend le téléphone partout et sa main touche rapidement le plafond tellement l'endroit est exigu. Tout est dit juste avec cette scène et le film continuera sur cette lancée jusqu'à un final assez jouissif bien qu'un peu attendu.
La famille pauvre va utiliser de subterfuges plus ou moins drolatiques pour envahir progressivement les murs de ces riches naïfs qui sont montrés comme légèrement simplets car déconnectés du monde qui les entoure, bien à l'abri dans leur vaste demeure.
Attention, ici, point de méchants riches contre gentils pauvres ou vice-versa. Le scénario est imprévisible et virevolte du thriller au film social, du suspense à l'horreur, de la comédie à l'angoisse avec une facilité déconcertante. Bien servie par des acteurs fabuleux, l'histoire multiple les points de vue et sur fond de lutte des classes, dépeint notre monde actuel avec une acuité confondante en puisant sa force dans la simplicité et la justesse de son propos.
Chef d'oeuvre d'efficacité.