Parents d’élèves serait agréable s’il ne prétendait pas faire du cinéma pour se cantonner au téléfilm – ce qu’il est, assurément. Car la lassitude l’emporte sur le plaisir à la vue de cette énième comédie sur fond de romance, soucieuse d’investir l’école primaire par le prisme de la caricature stérile qui ne dit rien du sujet investi. Parents comme enfants se réduisent au seul trait de caractère qui les poursuit durant plus d’une heure et demie, utilisés de façon industrielle comme on débiterait du bois à la chaîne. L’écriture s’apparente aux sitcoms à la mode aujourd’hui, soit l’assemblage façon collier de nouilles de petits sketchs comme sait le faire la réalisatrice puisque c’est à elle que l’on doit la mini-série au nom significatif mettant en vedette Camille Cottin, ainsi que le film de même nom. Les acteurs font ce qu’ils ont à faire, et c’est pour eux seuls que nous poursuivons le visionnage jusqu’au bout.
Écartelé entre Le Maître d’école (Claude Berry, 1981) et La Lutte des classes (Michel Leclerc, 2019), le long métrage de Noémie Saglio maquille son vide des fards les plus grossiers : chanson branchée à fond la caisse, titre géant, couleurs saturées, tout cela occupe l’œil à défaut d’élaborer un véritable récit d’initiation à la paternité qui prendrait racine dans un mensonge premier.