C’était l’été, il faisait chaud, je n’ai pas résisté à l’appel climatisé d’une salle de cinéma. Bon, c’était aussi le week end, et après une intense semaine de stage, j’avais envie de me détendre, et de ne surtout pas réflechir. J’avais donc le choix entre Moi moche et méchant et Paris à tout prix. J’ai, sans trop savoir pourquoi, choisi la 2e solution.
A première vue, c’est quoi ? L’histoire d’une pétasse marocaine qui vit à Paris, avec un super job chez un grand couturier, visiblement très bien payé. Et un jour, Ô malheur, elle est expulsée pour cause de papiers pas en règle. Elle retourne voir sa famille, redécouvre son pays, sa culture, ses valeurs, rencontre un beau jeune mâle, gniagniagnia… De la comédie romantique de l’été à la sauce mièvre avec son accompagnement de pseudo-réflexion sur ses origines, en veux-tu en voilà.
A seconde vue c’est quoi ? De la comédie romantique de l’été à la sauce mièvre avec son accompagnement de pseudo-réflexion sur ses origines, en veux-tu en voilà.
Le problème avec ce film, c’est qu’il y en beaucoup. Je propose de les lister :
1) Ca me pose un gros problème de voir écrit « Réalisé par Reem Kherici » et « Avec Reem Kherici » sur la description du film. Pas parce que c’est elle, non, je n’ai rien contre la femme qui m’a volé Stéphane Rousseau. Non, simplement car je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il faut être incroyablement égocentrique pour réaliser un film en se mettant en 1er rôle, tout simplement car personne ne nous propose de scripts intéressants. La question demeure alors entière : pourquoi ne s’est-elle pas commandé un scénario intéressant ? Juste pour rire un peu, je propose de revenir sur sa filmographie : « la femme du russe » dans Bienvenue à Bord, une « prostituée » dans Colombiana, « Crystal » dans le film TV Au bonheur des Hommes (suis-je la seule à avoir l’impression que ce film pourrait être diffusé très tard dans la nuit ?), « Malaisia » dans Fatal (un petit commentaire désobligeant peut-être?), « Rislen dans Neuilly sa mère ». Que des perles du cinéma en somme. Heureusement qu’elle était Carlotta dans OSS 117 pour remonter un peu son niveau.
2) Si tu détestes les clichés, ne va pas voir ce film. Si tu n’as pas le quart de la moitié du commencement d’un semblant de réflexion, tu apprendras que les marocains prennent forcément le bus avec une chèvre ou une poule ; que si tu travailles dans la mode, tu es forcément une vraie conne ; qu’un happy end c’est vraiment trop cool ; qu’a 30 piges, tu dragues toujours comme si tu étais en 6e ; et que la méchante de l’histoire, et bah même qu’elle finit toujours par perdre !
3) Le seul moment qu’on a retenu en sortant de la salle, c’est l’apparition de Florence Foresti.
4) Il me semblait qu’il était illégal depuis maintenant quelques années, d’ajouter 3 minutes à la fin de son film avec la mention « X an(s) plus tard » afin de balancer tout ce que l’on n’a pas réussi à incorporer au scénario et dans le seul but d’avoir un happy end.
5) Il est tout à fait possible de faire un excellent film sans avoir une histoire d’amour ou un conflit familial. Surtout quand ledit conflit n’est qu’un prétexte pour apporter une pseudo gravité au propos du film (euh, quel propos déjà ?)
C’est de la critique facile vous me direz, je savais pertinemment que voir ce film permettrait à mes neurones d’entrer en mode « pause ». Mais ça fait quand même du bien de balancer un peu.